Réussir nos collaborations… Un défi difficile par les temps qui courent

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Saint-Jérôme, 27 mars 2017. Au sortir d’une journée régionale de formation-réflexion dont le thème était « réussir nos collaborations, défis et enjeux dans le contexte actuel» les quelques 90 participantes ont fait des constats assez désolants.

Après avoir fait le petite histoire du contexte de nos collaborations avec le réseau de la santé et des services sociaux depuis les 15 dernières années, la grande majorité des organismes communautaires présents à la rencontre en viennent à cette conclusion : la réforme Barette et sa nouvelle gestion du réseau affecte énormément leurs rapports de collaboration.

Les participantes ont d’abord partagé les impacts de la dernière réforme du réseau sur les organismes communautaires et sur la population. Ces impacts avaient été soulevés par les organismes lors de la tournée du ROCL en février dernier.  On se rend compte qu’actuellement le réseau est désorganisé, qu’il y a une perte et une diminution des services publics et cela a un impact majeur sur les organismes communautaires et sur la population qui les fréquente. «Par exemple, on assiste à toutes sortes de références qui arrivent dans les organismes, alors que, bien souvent, les besoins des personnes ne sont pas en lien avec la mission et services des organismes ou que ceux-ci sont trop importants pour que nous soyons en mesure d’apporter une aide adéquate. Comment parler de collaboration dans ces conditions là, alors qu’il n’y a plus de réciprocité avec le réseau ?» lance Stéphanie Gaussirand, présidente du ROCL.

Lors de cette journée de formation les organismes ont revisité et réaffirmé les principes directeurs qui doivent guider leurs rapports de collaboration. On parle ici de respect des mandats, des responsabilités, des approches de chacun des partenaires, de respect de l’autonomie, du partage des enjeux mutuels, de la transparence dans les communications et les processus de consultation, du rapport libre et volontaire des personnes qui fréquentent l’organisme et du droit de réserve des organismes pour accepter ou non une référence.

«Tant et aussi longtemps que ces principes ne seront pas respectés on ne pourra pas parler de réelle collaboration, en fait, le constat que l’on a fait collectivement c’est qu’à l’heure actuelle on sent plutôt une hiérarchisation des rapports, une utilisation des organismes pour compenser les coupures de services dans le réseau public. On a l’impression que les gestionnaires du réseau considèrent que les organismes communautaires sont à leur service. Nous sommes très loin de vivre nos beaux principes négociés depuis 2004 avec le réseau de la santé et des services sociaux. Et ça et bien il faudra s’en occuper, parce que si les organismes ne s’en occupent pas, ils seront instrumentalisés et, faut-il le rappeler, notre financement à la mission ne sert pas à remplacer les services publics. Il sert plutôt à créer des liens, à offrir des espaces citoyens pour reprendre du pouvoir, à offrir des activités et services différents et à défendre les droits des personnes !» de conclure Linda Déry, coordonnatrice du ROCL