Budget provincial, un pas dans la bonne direction pour les organismes communautaires

Le 26 mars 2019, Le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides tient à saluer l’investissement annoncé de 35 M$ au Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC). Pour Benoit Larocque, co-coordonnateur « il s’agit là d’une bonne nouvelle pour les organismes communautaires en santé et services sociaux de la région, dans le cadre d’un premier budget de ce gouvernement. Maintenant nous avons à nous assurer que la répartition de cet investissement se fasse de façon équitable entre les régions et que nous ayons toute la marge de manœuvre nécessaire dans la région pour procéder à sa répartition! »

En effet, pour le ROCL, il est très important que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) investisse la totalité de ces sommes pour la mission globale des organismes communautaires autonomes, donc du financement structurant et récurrent. Selon la présidente du ROCL, Laurie McFall, « ce type de financement à la mission globale doit nous permettre l’application de notre cadre régional de financement afin que la répartition entre les organismes respecte les principes d’équité, si chers à nos membres et inscrits dans celui-ci, soit à mission comparable financement comparable. C’est pourquoi, nous souhaitons que ces investissements ne soient pas orientés d’avance en fonction de balises ministérielles ou de pressions politiques. La gestion du programme PSOC étant régionalisé, nous espérons que le gouvernement respectera son engagement en faveur de l’autonomie et des priorités des régions. »

Un pas dans la bonne direction et encore du chemin à parcourir…

Bien que l’ampleur de l’investissement soit historique, il faut rappeler que d’autres investissements seront à faire dans les prochaines années afin d’atteindre les budgets nécessaires au fonctionnement minimal de l’ensemble des organismes communautaires du Québec. « On est encore loin de la coupe aux lèvres. Les besoins globaux des organismes se chiffrent toujours à 360M$ pour le Québec dont 17M$ pour la seule région des Laurentides » de rappeler Benoit Larocque.

Finalement, le ROCL tient à rappeler que malgré l’investissement annoncé pour les organismes, d’autres efforts devront être faits pour une meilleure répartition de la richesse, une plus grande accessibilité à des services publics de qualité pour tous et toutes et une lutte efficace contre les changements climatiques qui ont de plus en plus d’impact sur nos santés.

Le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides souligne la Journée mondiale de la justice sociale

C’est en présence d’une quarantaine de représentantEs de groupes communautaires des Laurentides que le ROCL a tenu un point de presse le 19 février dernier au Centre Lafontaine pour souligner la Journée mondiale de la justice sociale et pour rappeler du même coup les objectifs de la campagne Engagez-vous pour le communautaire.

Par le biais de l’animation d’un jeu collectif sur la justice sociale, le ROCL a démontré qu’un ensemble de facteurs influençaient inéquitablement le parcours des êtres humains qui naissent supposément libres et égaux en dignité et en droits. La réalité est malheureusement toute autre dans les faits. Que l’on pense aux inégalités persistantes entre les femmes et les hommes, au niveau de vie selon notre situation économique, selon que l’on vive avec un handicap ou encore selon notre niveau de réussite scolaire, bien des facteurs influencent le parcours personnel et creusent les écarts entre les individus.

« On vit dans un monde où la répartition de la richesse et l’accès aux mêmes privilèges n’est pas d’emblée donné également à toutes les personnes. La justice sociale est fondée sur l’égalité des droits dans les faits et sur la possibilité pour tous les êtres humains de s’épanouir. Or, promouvoir la justice sociale ne consiste pas seulement à augmenter les revenus ou à créer des emplois… C’est une question de droits, de dignité, de liberté d’expression et d’autonomie économique, sociale et politique. » a rappelé Laurie McFall, présidente du ROCL.

Selon un rapport d’OXFAM, les 26 milliardaires les plus riches du monde posséderaient autant que la moitié la plus pauvre de l’humanité. Devant ces inégalités honteuses, il importe de ré-affirmer le rôle essentiel des organismes communautaires qui travaillent quotidiennement à une plus grande justice sociale. « On peut bien déplorer les inégalités, il faut une volonté politique pour faire en sorte que les enjeux systémiques qui créent la pauvreté soient enrayés et que les politiques respectent les droits fondamentaux. Alors que des centaines de millions de personnes se démènent pour survivre, les services publics et les programmes sociaux sont mis en périls, privatisés, de plus en plus coûteux ou difficilement accessibles et le filet social s’effrite. Ce sont les organismes communautaires qui sont sur la ligne de front pour soutenir les personnes vulnérables et pour répondre aux besoins criants de la population. Dans les Laurentides, on parle de près de 1200 travailleuses et travailleurs qui contribuent au progrès social et au mieux­-être de la population à travers leurs 200 000 interventions annuelles. Les éluEs doivent reconnaître et soutenir ce travail. » a-t-elle poursuivi.

C’est d’ailleurs sur cet aspect que portent les objectifs de la campagne Engagez-vous pour le communautaire qui se déroule depuis 2016. Dans l’objectif d’améliorer les conditions de vie de la population et d’assurer le respect des droits, la campagne Engagez-vous pour le communautaire fait valoir l’importance que le gouvernement soutienne adéquatement l’action communautaire autonome (ACA) par l’augmentation des financements et du respect de leur autonomie, tout en réinvestissant dans les services publics et les programmes sociaux.  475 millions $ de plus annuellement est réclamé pour que les 4000 organismes d’action communautaire autonome retrouvent leur capacité d’agir et puissent assumer pleinement leur mission.

Selon un article paru sur le site Web du magazine scientifique américain Nature, pour améliorer le bien-être global d’une population, l’accent doit être mis sur des mesures en lien avec la liberté, l’équité et le soutien social pour respecter les droits fondamentaux plutôt que sur des leviers matériels visant la croissance économique. «En somme, si le bien-être de la population est réellement un objectif principal de nos gouvernements, la justice sociale doit être au coeur des décisions. Nous portons la justice dans nos organismes qui sont des lieux uniques de démocratie, de solidarité et de défense des droits.» a conclu madame McFall.