Nourrir l’espoir, agir pour le changement : Repenser notre rapport au vivant

Saint-Jérôme, 27 août 2024 – Réunis en lac-à-l’épaule en juin dernier, l’équipe de travail et les membres du nouveau conseil d’administration du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) ont élaboré un plan d’action étoffé répondant aux cinq priorités adoptées en assemblée générale annuelle où plus de 120 personnes étaient présentes. L’une de ces priorités consiste notamment à s’approprier collectivement les réalités entourant la justice sociale et climatique dans le milieu communautaire.

« On ne peut plus nier l’existence de la crise climatique et l’impact social qu’elle engendre quand on regarde les dernières années : vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses, feux de forêt, détérioration de la qualité de l’air, sécheresses, érosion côtière, inondations, etc. Les impacts de la crise environnementale sont réels, concrets et ont déjà une incidence sur notre quotidien et notre bien-être » affirme Isabelle Cloutier, vice-présidente du ROCL.

Fort de ses 161 organismes communautaires, le ROCL s’inquiète des impacts de la crise climatique sur le milieu communautaire. « Les groupes communautaires oeuvrent directement avec les personnes qui sont les plus touchées par les inégalités sociales et la pauvreté. Comme ces personnes seront les plus impactées par la crise climatique, il est réaliste de présager que les groupes communautaires seront confrontés à une exacerbation des problématiques rencontrées par leurs membres dans les prochaines années » constate Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL.

Madame Cloutier partage son inquiétude : « Nous l’avons bien vu dans les dernières années, en temps de crise, qu’elle soit économique, sanitaire, sociale ou climatique, ce sont les droits des personnes les plus vulnérables qui sont particulièrement éprouvés. Nous sommes peut-être toutes et tous dans la même tempête, mais nous ne possédons pas le même bateau. Et s’il y a une certitude, c’est que les années à venir seront encore plus difficiles ».

« La culture « des gestes individuels » doit rapidement céder sa place à une culture « des gestes collectifs » si nous voulons mettre en place de réels changements structurants, efficaces et durables en termes de justice sociale et climatique. Les instances politiques ont tendance à individualiser les solutions aux enjeux environnementaux. Or, il faut élargir les spectres d’actions pour que toutes les instances prennent leurs responsabilités, poursuit Benoit Larocque ».

Rappelons que le mouvement communautaire a toujours eu un rôle crucial à jouer dans l’avancement des droits de la personne et dans l’amélioration de leurs conditions de vie en menant de nombreuses luttes sociales pour donner une voix aux personnes qui en avaient peu. C’est en misant sur la force collective, l’indignation et l’espoir en un monde plus égalitaire, que les organismes communautaires autonomes du Québec ont pu faire avancer des causes importantes. Le ROCL croit profondément que la crise climatique est l’une de ces causes qui méritent pleinement l’attention et l’implication collective. Il y a encore des raisons d’espérer, de rester en action contre l’inaction et d’œuvrer pour plus de justice sociale et climatique.

Face à l’immobilisme des gouvernements, le ROCL a décidé de se saisir de cet enjeu pour que la lutte contre les inégalités sociales, le respect du vivant et la crise climatique deviennent une réelle priorité.

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LE PRIVÉ, C’EST TOUT SAUF SANTÉ

Saint-Jérôme, le 29 mai 2024  – En collaboration avec le Regroupement citoyens santé Laurentides (RCSL) et l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux des Laurentides (APTS), le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) a tenu une conférence de presse le 29 mai dernier à l’Hôtel Best Western de Saint-Jérôme dans le cadre de la semaine nationale d’actions régionales contre la réforme de santé organisées par la Coalition Solidarité Santé (CSS). 

L’adoption sous bâillon, en décembre dernier, du controversé projet de loi 15 nous oblige à constater que la CAQ continue l’œuvre des réformes précédentes en santé pour centraliser et privatiser toujours davantage le réseau public. Alors que le Ministre Dubé a promis aux Québécoises et aux Québécois de mettre fin au statu quo et d’appliquer un plan d’action pour améliorer l’accessibilité et l’efficacité du réseau de la santé et des services sociaux, force est de constater que la mise en place de l’Agence santé Québec, avec en tête Geneviève Biron, une top gun issue du privé, ne fait qu’ouvrir davantage la porte au privé et exacerbe le problème.  

« Pour nos organisations, le gouvernement du Québec fait fausse route. Le ministre dit aux Québécois.e.s que l’ouverture au privé est la solution aux problèmes d’accessibilité au réseau public alors qu’on sait très bien que c’est plutôt l’origine des difficultés. Chaque clinique ou hôpital privé qui ouvre vient drainer les ressources du public et aggrave ainsi les problèmes d’accès. De plus, depuis le début avec le PL-15, la constante est la suivante : le gouvernement avance à toute vapeur, sans consulter les gens sur le terrain. On dénote une importante perte d’espace démocratique et on se demande comment les citoyens et citoyennes des Laurentides peuvent-ils encore se faire entendre? » a déclaré Mario Leone, président du RCSL.

Le gouvernement choisit en effet d’orchestrer un système où l’État subventionne les compagnies privées pour qu’elles dispensent des soins de santé. On rassure la population en lui disant qu’elle n’aura rien à payer, car ce sera couvert par la carte d’assurance-maladie, mais au final, ce sont les Québécois.e.s qui, collectivement, par le biais de leurs impôts, assurent des coûts plus élevés en santé afin de couvrir la portion importante de profits inhérente à la médecine privée. 

« Avec la création de Santé Québec qui deviendra le plus gros employeur au Canada, on dévalorise encore une fois le travail du personnel du réseau public sans améliorer les conditions de travail et on favorise le développement de l’entreprise privée à but lucratif. Pour nous, la santé de la population ne devrait jamais être liée à la recherche de profits de quelques privilégiés » a affirmé Marie-Ève Meilleur, représentante nationale à l’APTS des Laurentides. 

« Ce n’est pas d’hier que le gouvernement voit le milieu communautaire comme une solution pour pallier sa responsabilité populationnelle inscrite dans la loi de la santé et des services sociaux (LSSSS). Le ROCL, comme plusieurs regroupements d’organismes communautaires, craignent que le vieux réflexe du gouvernement de transférer ses responsabilités vers les organismes s’accentue en force avec cette réforme » a quant à lui affirmé Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL.

« Pour les organismes communautaires, l’enjeu principal des prochaines années ne sera pas exclusivement financier mais davantage lié à leur autonomie et à l’intégrité de leur identité. Avec le fractionnement des sources de financement, les projets non récurrents et les commandes ministérielles, on est de plus en plus amenés sur le terrain de la sous-traitance pour faire à la place de l’État, à moindre coût, et il sera de plus en plus exigeant pour les organismes de garder un esprit critique et de jouer leur rôle de transformation sociale » a-t-il poursuivi. « Dans ce contexte, le financement à la mission des organismes restera toujours le meilleur moyen de réellement nous soutenir ».

À l’instar de plusieurs régions du Québec qui sont mobilisées pour dénoncer la privatisation et la centralisation du réseau de la santé et des services sociaux qu’entraîne la réforme Dubé, le point de presse est l’occasion de rappeler que la population attend une amélioration concrète de l’accès aux soins et aux services de santé et non la vente de notre système de santé public au nom du profit.  Le privé, c’est TOUT SAUF SANTÉ.

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Budget 2024 : Un jour sombre pour les organismes communautaires en santé et services sociaux

Saint-Jérôme, 18 mars 2024 – Le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) réagit avec beaucoup d’inquiétude et de déception face au budget 2024 du gouvernement du Québec. Des 39 millions d’investissement prévu pour les 3 000 organismes communautaires autonomes intervenant en santé et services sociaux dans toute la province, seulement 10 millions seront attribués en financement à la mission, ce qui représente l’équivalent d’un maigre 3 000$ par organisme. Les 29 millions restant semblent réservés pour des enjeux précis visant à pallier aux déficiences du réseau public. 

Pour la seule région des Laurentides, l‘analyse des demandes de subvention des 143 organismes financés confirme pourtant un manque à gagner de 37 millions en financement à la mission, selon Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL. Le financement à la mission est essentiel pour que les groupes puissent faire rayonner pleinement leur mission et répondre réellement aux besoins des personnes qui fréquentent ces organismes. Or, selon les sommes annoncées, ce ne seront vraisemblablement que quelques centaines de milliers de dollars qui arriveront dans la région. 

«Encore une fois, le gouvernement Legault offre très peu de soutien aux organismes communautaires qui aident les personnes plus vulnérables. Les grenailles promises permettront tout juste de payer un peu d’équipement ou de faire face aux hausses de l’inflation» constate Sophie Dion, présidente du ROCL.  Rien de significatif pour aider des organismes actuellement contraints de couper dans les heures d’ouverture, de refuser de répondre aux demandes grandissantes des citoyennes et citoyens qu’ils rejoignent, ou d’offrir de piètres conditions de travail, fragilisant ainsi leur action. «C’est troublant de constater l’irresponsabilité de ce gouvernement en matière de prévention et de politiques publiques. Répondre aux urgences est nécessaire, mais il faut aussi éviter que les problèmes se multiplient à l’infini» poursuit madame Dion.

Le ROCL joint donc sa voix à celle de la Coalition des Tables régionales d’organismes communautaires (CTROC) pour demander au ministre responsable des services sociaux, Lionel Carmant, de corriger le tir et de verser l’entièreté des 39 millions annoncés en financement à la mission globale, et ce pour l’ensemble des groupes financés au Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) à travers le Québec. « Cela ne représenterait que 4,8 % des besoins exprimés par les organismes, mais ce serait déjà mieux que la situation actuelle ! » conclut Benoit Larocque.

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Nos craintes entourant le PL-15 tant pour ses impacts sur les organismes communautaires que pour la privatisation accrue qu’elle entraînera.

Les organismes communautaires des Laurentides craignent la réforme de santé

Saint-Jérôme, 28 novembre 2023 – Le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) s’inquiète de la nouvelle réforme du système de santé et des services sociaux, tant pour ses impacts sur les organismes communautaires que pour la privatisation accrue qu’elle entraînera.

Le projet de loi 15, qui vise à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace, est actuellement à l’étude en commission parlementaire. Ce projet de loi, dont les quelques 1200 articles font 308 pages, modifie 37 lois existantes et vient chambouler plusieurs pans du réseau de la santé. Dans la dernière décennie, les gouvernements successifs ont laissé la porte grande ouverte à la mise en place d’un réseau parallèle de santé privé. Le PL-15 s’inscrit dans cette lignée de réformes qui viendra une fois de plus fragiliser le caractère public du système de santé.

Pour le ROCL, l’adoption de ce projet de loi centralisateur n’améliora en rien l’accès aux soins dont la population a cruellement besoin.

La création de l’Agence Santé Québec, qui viendra du coup intégrer les CISSS et les CIUSSS dans la nouvelle structure, soulève aussi des questions pour les organismes communautaires notamment au niveau de la gestion du programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC).

La mégastructure envisagée par le gouvernement Legault générera inévitablement un accroissement de la bureaucratisation ainsi qu’une perte des espaces démocratiques permettant d’entendre les voix citoyennes. Avec le PL-15, le gouvernement choisit d’orchestrer un système où l’État subventionne les compagnies privées pour qu’elles dispensent des soins de santé. Ce choix contribue à l’effritement des services publics et entrave l’accès gratuit et universel aux soins.

Le ROCL se questionne aussi sur la prise en compte des réalités locales ainsi que sur l’instrumentalisation des organismes communautaires en santé et services sociaux. Dans les visées du projet de loi, les organismes semblent être perçus comme une extension du système de santé plutôt que comme des entités autonomes à part entière.

Rappelons que l’autonomie des groupes communautaires demeure un rempart démocratique important de la société québécoise. “Les groupes communautaires sont souvent ceux qui mettent en lumière les iniquités sociales et proposent des solutions pour les atténuer”, explique Farah Wikarski, agente de liaison au ROCL. La détresse sociale s’accroît avec le taux d’inflation fulgurant, ce qui exerce une pression décuplée sur les groupes communautaires et se manifeste par un accroissement notoire des demandes d’aide. Farah Wikarski ajoute : “ Devant cela, le gouvernement actuel propose très peu de mécanismes structurants qui viendraient agir sur les causes des problématiques sociales, il se contente de saupoudrer des fonds vers les causes qu’il juge importantes, sans considérer les demandes de financement global et récurrent dont les groupes communautaires ont besoin depuis longtemps.”

Afin de signifier ses craintes et son mécontentement au gouvernement Legault, le ROCL a signé la lettre de la Coalition Solidarité Santé et a participé à l’envoi de lettres aux 10 députés de la région en copie conforme au bureau de François Legault. En réponse à cette campagne de lettres, le ROCL a reçu cette réponse questionnable:  “Sachez également que le nombre excessivement élevé de courriels envoyés à notre adresse constitue du harcèlement. Nous préférions vous en avertir avant de devoir transmettre cette situation problématique à la Sûreté du Québec pour analyse afin de décider de la suite à donner à ceux-ci. Nous vous prions de cesser ces envois non sollicités et d’agréer nos respectueuses salutations.

Sophie Dion, présidente du ROCL, partage sa consternation devant cette réponse préoccupante: “ Au ROCL, on est inquiet, parce qu’on a toujours considéré que l’envoi de lettres constituait un mécanisme démocratique sain pour se faire entendre. La menace de judiciariser cette tentative d’expression ne fait que confirmer les craintes que nous avions déjà concernant le mode de gouvernance du gouvernement actuel, tout comme envers le PL-15 et le recul démocratique qu’il laisse présager”.

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