La transformation sociale, au coeur des organismes communautaires

Saint-Jérôme, 25 octobre 2023 – Du 16 au 23 octobre 2023 s’est tenue la Semaine nationale de l’action communautaire autonome (SNACA) partout au Québec. Sous le thème « Visons juste! Pour la transformation sociale », cette semaine a été l’occasion de s’interroger sur le projet de société qui nous unit tout en mettant en lumière l’importance des organismes communautaires comme constituant d’une société plus juste, démocratique et inclusive.

« Historiquement, les organismes communautaires ont été créés pour défendre les droits des personnes vulnérables, pour diminuer la détresse et pour transformer la société à petite et à grande échelle. Malheureusement, dans ce vortex de l’urgence où se côtoient le manque de financement, l’augmentation des demandes, la pénurie de main-d’œuvre, pour ne nommer que ces quelques exemples, les organismes communautaires peuvent parfois perdre de vue leur rôle essentiel d’agents de transformation sociale » explique Sophie Dion, présidente du ROCL.

La Semaine nationale de l’action communautaire autonome (SNACA) existe justement pour mettre en valeur le travail des 4 000 organismes d’action communautaire autonome et rendre hommage aux 60 000 travailleuses et travailleurs ainsi qu’aux 425 000 militant·e·s et bénévoles qui s’engagent quotidiennement à améliorer les conditions de vie des personnes et des collectivités du Québec.

Dans les Laurentides, le 24 octobre a été décrété comme la Journée régionale de reconnaissance des travailleuses et des travailleurs du milieu communautaire. Environ 75 groupes communautaires ont fermé leurs portes comme moyen de revendication afin de faire reconnaître leur apport essentiel dans la communauté.

« L’identité des groupes communautaires reste à défendre puisqu’elle demeure en marge des valeurs qui sont actuellement véhiculées dans la société. Alors que le mouvement communautaire aspire à une société où démocratie et justice sociale prévalent, le projet de loi 15 plane comme une menace au-dessus de nos têtes. Ce projet de loi met de l’avant une approche centralisée qui se veut « efficace ». Trop souvent, le désir « d’efficacité » du réseau de la santé public rime avec reculs démocratiques majeurs et privatisation accrue » ajoute Sophie Dion, présidente du ROCL.

Devant l’importance des changements à venir, la vitesse avec laquelle le gouvernement tente d’imposer cette gigantesque réforme, nous invitons les citoyens et citoyennes et les organismes du mouvement d’action communautaire autonome à s’informer, à se solidariser et à agir pour bâtir une société où les droits de toutEs sont pleinement respectés.

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Réforme Dubé : le ROCL en mode vigie

Saint-Jérôme, 31 août 2023 – Réunis en lac-à-l’épaule en juin dernier, l’équipe et le
nouveau C. A. du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides
(ROCL) ont ensemble élaboré un plan de travail étoffé répondant aux priorités
adoptées en assemblée générale annuelle quelques semaines plus tôt où plus de
120 personnes étaient présentes. L’une de ces priorités est de surveiller de près la
réforme Dubé : le projet de loi 15  visant à rendre le système de santé et de services
sociaux plus efficace.

« D’importants changements de lois et de structures sont en cours actuellement au
Québec, dans plusieurs secteurs. Que l’on pense à la réforme en santé et services
sociaux, à celle qui s’en vient en éducation ou à des cadres réglementaires qui
touchent de près les organismes communautaires, la constante est la suivante : le
gouvernement avance à toute vapeur, sans consulter les gens sur le terrain. »
affirme Sophie Dion, nouvellement nommée présidente du ROCL.

Le regroupement de 163 organismes des Laurentides s’inquiète des impacts sur le
milieu communautaire de ces modifications sans réserves que son coordonnateur,
Benoit Larocque, qualifie de précipitées et déconnectées. « Ces transformations
dénaturent ce que nous sommes : des lieux de prévention où les personnes
concernées par la mission des organismes sont centrales dans les prises de
décisions qui les touchent. On est de plus en plus amené sur le terrain de la sous-
traitance pour faire à la place de l’État, à moindre coût. Nous sommes tellement plus
que de simples producteurs de services bon marché! » conclut-il.

En plus de ce dossier chaud pour le ROCL, l’équipe et le nouveau C. A. comptent
maintenir ses représentations auprès du CISSS et des éluEs, le soutien à ses
membres ainsi que son programme de formation pour la prochaine année.

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Reconnaissance et financement adéquat exigés par les organismes communautaires des Laurentides

Saint-Jérôme, 1er février 2023 – C’est dans le cadre de sa tournée hivernale que le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) a tenu un point de presse en présence d’une quarantaine de ses groupes membres pour rappeler au gouvernement Legault les décrets récemment déposés et exiger un financement à la mission adéquat pour soutenir l’ensemble des organismes communautaires. 

À l’initiative de la Campagne nationale Engagez-vous pour le communautaire, les organismes des Laurentides, à l’instar de ceux du reste du Québec, ont transmis des décrets communautaires au Premier ministre François Legault et au ministre des finances Éric Girard, afin de sommer le gouvernement de répondre aux besoins du mouvement communautaire dès le budget 2023. Le ROCL a par ailleurs adressé une demande de rencontre à Monsieur Girard, député de la circonscription de Groulx, pour lui rappeler les principales revendications du mouvement communautaire mais cette dernière a été déclinée après plusieurs semaines d’attente.

Un rehaussement de 460$ millions de soutien à la mission globale pour l’ensemble des organismes, une indexation annuelle du financement, le respect de l’autonomie des organismes et l’obligation pour tous les ministères et organismes gouvernementaux de respecter la Politique de reconnaissance de l’action communautaire autonome constituent les quatre principales revendications inscrites dans le décret.

«À l’aube du premier budget de la CAQ depuis leur réélection, les organismes communautaires ont des attentes considérables quant à leur financement de base.  Le gouvernement Legault est plutôt agile pour faire des grandes annonces médiatiques alors que les sommes d’argent annoncées, toujours insuffisantes, descendent trop souvent de manière ciblée sans tenir compte des besoins ni des approches des organismes communautaires. Les organismes se voient souvent dans l’obligation de rédiger des nouveaux projets ou de travailler avec des ententes restrictives plutôt que d’être soutenus à leur mission» explique Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL.  

«Les organismes ont plutôt été échaudés dans la façon d’être considérés essentiels en temps de pandémie sans recevoir le financement adéquat pour consolider les équipes de travail et répondre aux besoins exacerbés de leurs membres. Par ailleurs, on sent de plus en plus à quel point le gouvernement considère les organismes comme partie prenante du réseau de la santé alors qu’ils sont pourtant autonomes et qu’ils n’existent pas pour intervenir là où l’État s’est retiré, mais plutôt pour défendre les droits sociaux.» poursuit-il. 

Rappelons que les récents investissements du gouvernement dans le cadre du Plan d’action gouvernemental en action communautaire (PAGAC) sont insuffisants pour combler les besoins minimums de l’ensemble des organismes communautaires autonomes. Alors que de plus en plus de personnes ont besoin d’aide et se pressent devant les portes des groupes, ces derniers peinent à consolider leurs équipes de travail et à répondre aux besoins. 

L’Observatoire de l’ACA rapportait récemment que les organismes communautaires arrivent à un point de rupture. “Le manque de financement ne leur permettant pas d’ouvrir de nouveaux postes, les équipes de travail des organismes communautaires ne sont pas en mesure de répondre aux demandes en forte augmentation avec la crise. De plus, les conditions offertes pour les postes existants sont peu attractives et le climat de travail est marqué par une surcharge menant à l’épuisement des équipes en place” peut-on lire dans le rapport.

Dans ce contexte, les organismes communautaires approchent d’un point de rupture menant à des interruptions d’activités, voire à des fermetures. 97% des organismes vivent des difficultés en lien avec la charge de travail alors que 83% des organismes auraient besoin d’embaucher du personnel supplémentaire, une moyenne de 2,8 personnes par organisme.

Il est temps que le gouvernement Legault agisse car il a les moyens de faire mieux. Le prochain budget provincial doit répondre aux demandes du mouvement communautaire. Il en va de l’avenir de notre filet social et du mieux-être de la population.

 

    

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Les organismes communautaires des Laurentides engagés envers la transformation sociale

Saint-Jérôme, 20 octobre 2022 – Plus d’une soixantaine de personnes issues des organismes des Laurentides se sont rassemblées à la Place des citoyens à Sainte-Adèle le 19 octobre dernier dans le cadre de la 20e édition de la Semaine nationale de l’action communautaire autonome (#SNACA) qui se déroule du 17 au 24 octobre 2022. Pour souligner l’occasion, le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) avait organisé un événement festif et original nommé Tombola de l’ACA proposant ainsi aux personnes présentes une série de jeux ludiques et loufoques illustrant les enjeux de l’action communautaire autonome (ACA). Une grande soupe populaire a également été servie par l’Entraide bénévole des Pays-d’en-haut.

C’est dans ce contexte que s’est tenu le point de presse concernant le dépôt de la déclaration d’engagement « Visons juste! Une invitation à s’engager envers la transformation sociale! » À l’initiative du Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA), cette déclaration se veut une démarche d’éducation populaire et une invitation à travailler le mouvement de l’ACA de l’intérieur. Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL et Farah Wikarski, agente de mobilisation ont présenté les quatres engagements composant cette déclaration qui seront discutés dans les organismes au fil de la prochaine année :  S’approprier l’ACA, Incarner notre projet de société, Bâtir des solidarités, Politiser notre action. Un guide de discussions accompagnera chacun des engagements afin de soutenir les groupes et leurs membres dans la réflexion. 

« S’engager pour l’ACA et la transformation sociale, c’est une invitation à se recentrer sur nos missions, nos pratiques et sur la raison d’être du mouvement communautaire autonome. Pour incarner notre projet de société ici et maintenant, dans nos activités et nos actions avec nos membres, nous devons rester solides et affirmés dans notre identité ». précise Benoit Larocque. « C’est également le moment de reprendre des engagements envers notre projet de société, de renforcer nos solidarités et de réaffirmer notre rôle de transformation sociale. Il est important pour nous de s’affranchir de l’individualisme et de la performance à tout prix pour se réapproprier notre pouvoir collectif » a ajouté Farah Wikarski.

Depuis plus de 50 ans, le communautaire s’inscrit comme un mouvement social engagé envers la justice sociale. Il est composé de plus de 4000 organismes aux structures démocratiques et citoyennes uniques, couvrant une grande diversité de secteurs et ayant développé une multitude d’approches et de pratiques visant à impliquer les personnes touchées dans la résolution des problèmes sociaux. 

Plus de vingt ans après l’adoption de la Politique de reconnaissance de l’action communautaire en 2001, le temps est venu de nous interroger collectivement sur l’état actuel du monde et la place qu’y occupe le mouvement de l’action communautaire autonome.

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Pour en savoir plus sur la SNACA