La détresse sociale ne prend pas de pause

Saint-Jérôme, 3 octobre 2023 – Rassemblé avec plus d’une centaine de personnes issues de ses membres dans le contexte de sa tournée de la rentrée, le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) n’a pu que constater l’amplification de la détresse sociale. Les organismes communautaires sont placés aux premières loges de ce phénomène social autant grandissant qu’inquiétant et les Laurentides n’y font pas exception.

« La conjoncture actuelle n’est évidente pour personne, mais elle complique de manière accrue le quotidien des personnes les plus vulnérables. Dans un contexte post-pandémique où l’isolement s’est tranquillement imposé comme une norme, l’état de santé mentale de la population demeure fragile. À cela s’ajoute un taux d’inflation élevé qui impacte directement la capacité des ménages à maintenir leur niveau de vie. » explique Sophie Dion, présidente du ROCL.

Des exemples de toutes sortes confirment la situation. Une coordonnatrice d’un organisme offrant un service de camp de jour témoigne de son inquiétude devant la précarité exacerbée de nombreux participants. Bien que les coûts du camp de jour soient couverts de moitié par une subvention, cet été, plusieurs familles ont dû faire le choix déchirant de retirer leurs enfants du camp parce que manger devenait plus important.

La crise du logement ne semble pas non plus avoir dit son dernier mot. Au-delà des ménages, les organismes qui soutiennent ces derniers se retrouvent souvent eux-aussi devant l’obligation de se relocaliser. Au stress, s’ajoute la difficulté de trouver des locaux qui soient appropriés à la réalisation de leur mission tout en demeurant abordables.

Madame Dion insiste sur le fait que ce contexte difficile complique grandement le travail des groupes communautaires qui se retrouvent confrontés à de nouvelles formes de détresse qui complexifient les enjeux auxquels ils sont habitués de faire face. « On constate de nouveaux enjeux et de nouveaux visages. Des personnes qu’on ne voyait pas nécessairement avant ont besoin de nos services. Le hic, c’est que les organismes communautaires ne devraient pas avoir à prendre cette responsabilité curative. Nous, on est censés faire de la prévention ».

À cela, s’ajoutent des ressources humaines et financières limitées qui ne permettent pas de répondre aux demandes qui se multiplient et qui confrontent les organismes à faire des choix souvent déchirants. Une étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) réalisée en 2001 rapportait que près d’un groupe sur cinq au Québec est dans une situation précaire en raison du sous-financement et de la pandémie et que le quart de ceux-ci sont dans une situation mettant en danger leur existence.

Dans le contexte actuel où la CAQ s’affaire à réformer le système de santé avec son projet de loi 15, le ROCL insiste sur la nécessité de protéger le caractère public des services. « Les visées du gouvernement actuel ne sont même pas cachées. On le voit quand Monsieur Dubé parle des “top guns du privé” pour diriger l’Agence Santé Québec, on le voit quand la commissaire à la santé et au bien-être Joanne Castonguay affirme que la transformation du système de santé passe par davantage de partenariats public-privés. On voit la volonté à travers le projet de loi 15 de centraliser, de contrôler et d’ouvrir la porte au privé. Pourtant, l’accès à des services publics de santé à toutes et tous, peu importe leur capacité de payer est un droit pour lequel les groupes sociaux se battent depuis plus de 50 ans au Québec ». ajoute Farah Wikarski, agente de liaison au ROCL. Les services publics sont le dernier rempart d’une société où le fossé se creuse de plus en plus entre riches et pauvres.

-30-

Réforme Dubé : le ROCL en mode vigie

Saint-Jérôme, 31 août 2023 – Réunis en lac-à-l’épaule en juin dernier, l’équipe et le
nouveau C. A. du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides
(ROCL) ont ensemble élaboré un plan de travail étoffé répondant aux priorités
adoptées en assemblée générale annuelle quelques semaines plus tôt où plus de
120 personnes étaient présentes. L’une de ces priorités est de surveiller de près la
réforme Dubé : le projet de loi 15  visant à rendre le système de santé et de services
sociaux plus efficace.

« D’importants changements de lois et de structures sont en cours actuellement au
Québec, dans plusieurs secteurs. Que l’on pense à la réforme en santé et services
sociaux, à celle qui s’en vient en éducation ou à des cadres réglementaires qui
touchent de près les organismes communautaires, la constante est la suivante : le
gouvernement avance à toute vapeur, sans consulter les gens sur le terrain. »
affirme Sophie Dion, nouvellement nommée présidente du ROCL.

Le regroupement de 163 organismes des Laurentides s’inquiète des impacts sur le
milieu communautaire de ces modifications sans réserves que son coordonnateur,
Benoit Larocque, qualifie de précipitées et déconnectées. « Ces transformations
dénaturent ce que nous sommes : des lieux de prévention où les personnes
concernées par la mission des organismes sont centrales dans les prises de
décisions qui les touchent. On est de plus en plus amené sur le terrain de la sous-
traitance pour faire à la place de l’État, à moindre coût. Nous sommes tellement plus
que de simples producteurs de services bon marché! » conclut-il.

En plus de ce dossier chaud pour le ROCL, l’équipe et le nouveau C. A. comptent
maintenir ses représentations auprès du CISSS et des éluEs, le soutien à ses
membres ainsi que son programme de formation pour la prochaine année.

-30-

Budget 2023 – Le ministre Carmant continue de faire la sourde oreille au milieu communautaire

Saint-Jérôme, 29 mars 2023 – Le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) réagit au dernier budget de la CAQ qui, une fois de plus, démontre clairement l’absence de volonté politique à soutenir le filet social québécois. 

Un investissement de 36 millions de dollars a été annoncé pour l’ensemble des 3000 organismes financés par le ministère de la Santé et des Services sociaux, ce qui représente seulement 9,7 % du rehaussement demandé des 370 millions réellement nécessaires. Avec un rehaussement en moyenne de 12 000 $ par année, le ministre Lionel Carmant, responsable des Services sociaux, est loin de permettre aux organismes communautaires autonomes de faire face aux immenses défis auxquels ils sont actuellement confrontés.

 «C’est insensé ! Avec les sommes annoncées, les organismes n’auront pas les outils à leur portée pour assurer un salaire décent ni recruter du personnel pour répondre aux besoins grandissants de leurs communautés. Plusieurs activités sont déjà en péril ou réduites. Ultimement, elles seront peut-être tout simplement annulées, surtout dans le contexte d’inflation que l’on connaît présentement» déplore Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL. 

Rappelons que l’Observatoire de l’ACA rapportait récemment que les organismes communautaires arrivent à un point de rupture menant à des interruptions d’activités, voire à des fermetures. 97 % des organismes vivent des difficultés en lien avec la charge de travail alors que 83 % des organismes auraient besoin d’embaucher du personnel supplémentaire, une moyenne de 2,8 personnes par organisme.

 

La proportion du financement dédiée à la mission globale à son plus bas niveau

Le financement à la mission des organismes permet à ces derniers de déployer des activités et des programmes qui répondent directement aux besoins de leurs membres et de rester pleinement autonomes. Cependant, la part du financement à la mission globale a régressée depuis 2009, au profit du financement par projets et du financement par ententes. Elle est passée en dessous de 53 % en 2021 alors que les organismes d’action communautaire autonome demandent qu’une proportion minimale de 80 % soit dédiée au financement à la mission globale.

«Comment voulez-vous que les organismes communautaires autonomes puissent soutenir les personnes vulnérables s’ils sont en constante rédaction de projets temporaires, offrant des emplois temporaires et créant des réponses temporaires aux besoins profonds des communautés?» questionne Christine Richard, présidente du ROCL. «Avant que la situation ne se dégrade davantage dans l’ensemble des organismes et dans la population, il est urgent que le gouvernement du Québec s’engage à réellement soutenir le travail essentiel que nous faisons partout au Québec auprès des gens, de plus en plus nombreux, à vivre des difficultés» conclu-t-elle.

 

– 30 –

Reconnaissance et financement adéquat exigés par les organismes communautaires des Laurentides

Saint-Jérôme, 1er février 2023 – C’est dans le cadre de sa tournée hivernale que le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) a tenu un point de presse en présence d’une quarantaine de ses groupes membres pour rappeler au gouvernement Legault les décrets récemment déposés et exiger un financement à la mission adéquat pour soutenir l’ensemble des organismes communautaires. 

À l’initiative de la Campagne nationale Engagez-vous pour le communautaire, les organismes des Laurentides, à l’instar de ceux du reste du Québec, ont transmis des décrets communautaires au Premier ministre François Legault et au ministre des finances Éric Girard, afin de sommer le gouvernement de répondre aux besoins du mouvement communautaire dès le budget 2023. Le ROCL a par ailleurs adressé une demande de rencontre à Monsieur Girard, député de la circonscription de Groulx, pour lui rappeler les principales revendications du mouvement communautaire mais cette dernière a été déclinée après plusieurs semaines d’attente.

Un rehaussement de 460$ millions de soutien à la mission globale pour l’ensemble des organismes, une indexation annuelle du financement, le respect de l’autonomie des organismes et l’obligation pour tous les ministères et organismes gouvernementaux de respecter la Politique de reconnaissance de l’action communautaire autonome constituent les quatre principales revendications inscrites dans le décret.

«À l’aube du premier budget de la CAQ depuis leur réélection, les organismes communautaires ont des attentes considérables quant à leur financement de base.  Le gouvernement Legault est plutôt agile pour faire des grandes annonces médiatiques alors que les sommes d’argent annoncées, toujours insuffisantes, descendent trop souvent de manière ciblée sans tenir compte des besoins ni des approches des organismes communautaires. Les organismes se voient souvent dans l’obligation de rédiger des nouveaux projets ou de travailler avec des ententes restrictives plutôt que d’être soutenus à leur mission» explique Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL.  

«Les organismes ont plutôt été échaudés dans la façon d’être considérés essentiels en temps de pandémie sans recevoir le financement adéquat pour consolider les équipes de travail et répondre aux besoins exacerbés de leurs membres. Par ailleurs, on sent de plus en plus à quel point le gouvernement considère les organismes comme partie prenante du réseau de la santé alors qu’ils sont pourtant autonomes et qu’ils n’existent pas pour intervenir là où l’État s’est retiré, mais plutôt pour défendre les droits sociaux.» poursuit-il. 

Rappelons que les récents investissements du gouvernement dans le cadre du Plan d’action gouvernemental en action communautaire (PAGAC) sont insuffisants pour combler les besoins minimums de l’ensemble des organismes communautaires autonomes. Alors que de plus en plus de personnes ont besoin d’aide et se pressent devant les portes des groupes, ces derniers peinent à consolider leurs équipes de travail et à répondre aux besoins. 

L’Observatoire de l’ACA rapportait récemment que les organismes communautaires arrivent à un point de rupture. “Le manque de financement ne leur permettant pas d’ouvrir de nouveaux postes, les équipes de travail des organismes communautaires ne sont pas en mesure de répondre aux demandes en forte augmentation avec la crise. De plus, les conditions offertes pour les postes existants sont peu attractives et le climat de travail est marqué par une surcharge menant à l’épuisement des équipes en place” peut-on lire dans le rapport.

Dans ce contexte, les organismes communautaires approchent d’un point de rupture menant à des interruptions d’activités, voire à des fermetures. 97% des organismes vivent des difficultés en lien avec la charge de travail alors que 83% des organismes auraient besoin d’embaucher du personnel supplémentaire, une moyenne de 2,8 personnes par organisme.

Il est temps que le gouvernement Legault agisse car il a les moyens de faire mieux. Le prochain budget provincial doit répondre aux demandes du mouvement communautaire. Il en va de l’avenir de notre filet social et du mieux-être de la population.

 

    

– 30 –