Reconnaissance et financement adéquat exigés par les organismes communautaires des Laurentides

Saint-Jérôme, 1er février 2023 – C’est dans le cadre de sa tournée hivernale que le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) a tenu un point de presse en présence d’une quarantaine de ses groupes membres pour rappeler au gouvernement Legault les décrets récemment déposés et exiger un financement à la mission adéquat pour soutenir l’ensemble des organismes communautaires. 

À l’initiative de la Campagne nationale Engagez-vous pour le communautaire, les organismes des Laurentides, à l’instar de ceux du reste du Québec, ont transmis des décrets communautaires au Premier ministre François Legault et au ministre des finances Éric Girard, afin de sommer le gouvernement de répondre aux besoins du mouvement communautaire dès le budget 2023. Le ROCL a par ailleurs adressé une demande de rencontre à Monsieur Girard, député de la circonscription de Groulx, pour lui rappeler les principales revendications du mouvement communautaire mais cette dernière a été déclinée après plusieurs semaines d’attente.

Un rehaussement de 460$ millions de soutien à la mission globale pour l’ensemble des organismes, une indexation annuelle du financement, le respect de l’autonomie des organismes et l’obligation pour tous les ministères et organismes gouvernementaux de respecter la Politique de reconnaissance de l’action communautaire autonome constituent les quatre principales revendications inscrites dans le décret.

«À l’aube du premier budget de la CAQ depuis leur réélection, les organismes communautaires ont des attentes considérables quant à leur financement de base.  Le gouvernement Legault est plutôt agile pour faire des grandes annonces médiatiques alors que les sommes d’argent annoncées, toujours insuffisantes, descendent trop souvent de manière ciblée sans tenir compte des besoins ni des approches des organismes communautaires. Les organismes se voient souvent dans l’obligation de rédiger des nouveaux projets ou de travailler avec des ententes restrictives plutôt que d’être soutenus à leur mission» explique Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL.  

«Les organismes ont plutôt été échaudés dans la façon d’être considérés essentiels en temps de pandémie sans recevoir le financement adéquat pour consolider les équipes de travail et répondre aux besoins exacerbés de leurs membres. Par ailleurs, on sent de plus en plus à quel point le gouvernement considère les organismes comme partie prenante du réseau de la santé alors qu’ils sont pourtant autonomes et qu’ils n’existent pas pour intervenir là où l’État s’est retiré, mais plutôt pour défendre les droits sociaux.» poursuit-il. 

Rappelons que les récents investissements du gouvernement dans le cadre du Plan d’action gouvernemental en action communautaire (PAGAC) sont insuffisants pour combler les besoins minimums de l’ensemble des organismes communautaires autonomes. Alors que de plus en plus de personnes ont besoin d’aide et se pressent devant les portes des groupes, ces derniers peinent à consolider leurs équipes de travail et à répondre aux besoins. 

L’Observatoire de l’ACA rapportait récemment que les organismes communautaires arrivent à un point de rupture. “Le manque de financement ne leur permettant pas d’ouvrir de nouveaux postes, les équipes de travail des organismes communautaires ne sont pas en mesure de répondre aux demandes en forte augmentation avec la crise. De plus, les conditions offertes pour les postes existants sont peu attractives et le climat de travail est marqué par une surcharge menant à l’épuisement des équipes en place” peut-on lire dans le rapport.

Dans ce contexte, les organismes communautaires approchent d’un point de rupture menant à des interruptions d’activités, voire à des fermetures. 97% des organismes vivent des difficultés en lien avec la charge de travail alors que 83% des organismes auraient besoin d’embaucher du personnel supplémentaire, une moyenne de 2,8 personnes par organisme.

Il est temps que le gouvernement Legault agisse car il a les moyens de faire mieux. Le prochain budget provincial doit répondre aux demandes du mouvement communautaire. Il en va de l’avenir de notre filet social et du mieux-être de la population.

 

    

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Le ROCL interpelle les candidats et les candidates à reconnaitre les besoins du milieu communautaire via Vortex pandémique

Saint-Jérôme, 14 septembre 2022 Dans le contexte électoral actuel, le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) souhaite sensibiliser la sphère politique à la réalité des groupes communautaires.

Au courant du mois de septembre, plusieurs actions de mobilisation auront lieu partout au Québec, notamment le 29 septembre dans le cadre d’un grand rassemblement national à Montréal où convergeront une dizaine de régions. Les groupes rencontreront aussi les candidats et les candidates sur une base individuelle afin de leur demander de soutenir adéquatement l’action communautaire autonome par l’augmentation de son financement tout en réinvestissant massivement dans les services publics et les programmes sociaux.

«Le prochain gouvernement qui sera élu à l’issue des élections du 3 octobre prochain doit s’engager à renforcer l’action communautaire autonome et le filet social» affirme Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL. «Les groupes communautaires ne sont pas une dépense, ils sont un investissement pour prévenir et assurer des populations en santé. Pourtant, le mouvement communautaire en est actuellement à un point de rupture. Il est temps que ça change.» poursuit-il.

Depuis l’arrivée de la COVID-19, la détresse sociale ne diminue pas, elle augmente. Les désinvestissements majeurs dans le réseau public et la détérioration des programmes sociaux impactent directement les plus vulnérables de notre société et ne parviennent pas à assurer à chaque personne un niveau de vie décent. Cette situation accroît les inégalités. Les organismes communautaires en sont les premiers témoins et sont souvent ceux qui répondent en premier lieu à ces personnes délestées par le système de santé. Malgré les récents investissements, les organismes sont toujours confrontés à un important sous-financement qui engendre des conditions de travail insuffisantes et inadéquates pour faire face à la rareté du personnel et à la crise de l’inflation. L’épuisement est généralisé et les risques de fermeture et de rupture d’activités sont fréquents. Maillon essentiel du filet social, l’autonomie des organismes et leur capacité à réaliser pleinement leur mission sont plus que jamais menacées alors qu’ils font face aux besoins croissants de la population et que les personnes qui y travaillent, dont une majorité de femmes, sont elles-mêmes en situation précaire.

Dans ce contexte et en plus des actions de mobilisation, le ROCL a invité l’ensemble des candidats et des candidates de tous les partis confondus à visionner son web-documentaire Vortex pandémique dont la dernière capsule a été lancée cette semaine : Ensemble, liéEs et solidaires. Cette dernière culmine un vaste projet visant à mettre en lumière les enjeux que vivent les organismes communautaires des Laurentides.

Les organismes d’action communautaire au Québec ont une culture unique. Pour la défendre, il faut d’abord la connaître.

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 Pour voir l’intégralité du projet 

Une équipe solide et un conseil d’administration engagé à faire valoir le travail des organismes communautaires des Laurentides

Saint-Jérôme, 23 août 2022 – C’est avec détermination et créativité que l’équipe et le nouveau conseil d’administration du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) entrevoit relever les défis de la prochaine année pour offrir un meilleur soutien aux organismes communautaires de la région.

Réunis en lac-à-l’épaule en juin dernier, ils ont ensemble élaboré un plan de travail étoffé répondant aux priorités adoptées en assemblée générale annuelle quelques semaines plus tôt où plus d’une centaine de membres étaient présents.

« Je dirais que la situation est critique pour les organismes d’action communautaire autonome du Québec et des Laurentides » affirme Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL. « Deux ans après le début de la crise de la COVID, on dégage trois contraintes majeures qui mènent les organismes à ce qu’on pourrait appeler un point de rupture soient; un manque de financement récurrent, des équipes de travail réduites et un climat de travail marqué par une surcharge constante qui mène à l’épuisement » poursuit-il.

« Le plan de travail du ROCL est donc arrimé à cette réalité » affirme quant à elle Christine Richard, nouvellement élue présidente du regroupement. « Le gouvernement de François Legault a récemment annoncé en grandes pompes une refondation du système de santé. On est très vigilants dans le milieu communautaire face à cette annonce parce qu’on sait que les organismes sont souvent vus comme une extension du système de santé et qu’ils finissent trop souvent par essuyer les impacts des coupures et des mauvaises décisions politiques. Par ailleurs, on voit actuellement les impacts de la montée fulgurante des prix des dépenses essentielles qui se répercutent tant sur les organismes que sur la population qui les fréquente. Cela entraîne des défis de plus en plus nombreux pour soutenir les besoins » a poursuivi Mme Richard.

Le ROCL travaille dans une perspective de justice sociale et climatique depuis plus de trente ans et son ancrage fort dans la région lui vient de ses 163 organismes membres qui travaillent directement sur le terrain. Avec les élections provinciales qui auront lieu en octobre prochain, il est à souhaiter que tous les partis politiques s’engagent à financer adéquatement les organismes communautaires à leur mission pour leur permettre de soutenir les besoins croissants dans les communautés.

« Avec une équipe qui s’est agrandie au cours de la dernière année et avec des membres du conseil d’administration provenant de tout le territoire des Laurentides, le ROCL a des assises solides pour bien représenter les groupes auprès des instances politiques et continuer à faire valoir toute l’importance du travail qui se fait dans les organismes communautaires » conclu M. Larocque.

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Le milieu communautaire, pas équipé pour la crise du logement

Saint-Jérôme, 20 juin 2022 – Le ROCL lance un cri du cœur: le premier juillet arrive à grands pas et plusieurs personnes vivent dans l’appréhension de se retrouver à la rue. Le décompte est commencé depuis quelques mois déjà pour plusieurs familles de partout au Québec, mais d’autant plus dans les Laurentides, où la croissance démographique se démarque des autres régions administratives. 

Selon le FRAPRU, déjà en 2016, 100 000 ménages devaient consacrer près de la moitié de leur salaire pour se loger. Sachant qu’entre octobre 2011 et octobre 2021 le loyer moyen a augmenté de 31,2%, nous pouvons déduire que la situation ne s’est pas améliorée. Cette année, avec un taux record d’inflation qui affecte toutes les sphères de la consommation, plusieurs familles sont restreintes à faire  des choix douloureux. C’est environ 100 000 habitations qu’il manque dans l’ensemble du Québec selon l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).

Évictions, rénovictions et augmentations de loyers sont actuellement le lot de plusieurs ménages. 

C’est une quantité non-négligeable d’appels que le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) a reçus. Des personnes qui ne savent plus où appeler et qui se tournent vers les organismes communautaires, en dernier recours. 

Les groupes communautaires agissent habituellement auprès de populations spécifiques; personnes vivant de l’itinérance, femmes victimes de violence conjugale, jeunes en difficulté… Or, ce n’est pas ce qu’on voit en ce moment:  la demande provient d’une population qui n’a jamais eu recours aux services communautaires précédemment. 

Certaines personnes se font orienter vers des groupes communautaires avec l’espoir de trouver un logement, mais les groupes n’ont pas le pouvoir ni le financement pour construire des blocs appartements. Il ne peuvent qu’accompagner la détresse qui découle de l’instabilité résidentielle due à la situation. 

«Il manque cruellement d’une vision globale et d’une prise en charge gouvernementale du problème de logement » s’insurge Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL. «Après tout, le logement, c’est un droit, un besoin fondamental, pas un luxe. Le gouvernement a le devoir de mettre en place des mécanismes qui favorisent son accès et ce, au-delà des services d’aide et d’urgence que le milieu communautaire se retrouve à déployer, bien malgré lui» poursuit-il. 

Avec la pandémie, le milieu communautaire a déjà dû s’adapter, voire se sur-adapter. La crise du logement nous démontre qu’encore une fois, ce sont les organismes communautaires qui essuieront les dommages collatéraux, et c’est déjà commencé. 

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