Le ROCL lance un cri du coeur pour que cesse la violence conjugale envers les femmes

Depuis le début de la pandémie, 13 femmes ont été assassinées en contexte de violence conjugale et 9 ont perdu la vie dans les dernières semaines. Derrière chacun de ces féminicides, il y a des milliers d’autres femmes et d’enfants qui vivent des situations intolérables de peur et d’agressivité au quotidien. Il faut que ça cesse. Nous sommes profondémment inquiètes et attristées par cette détresse qui se généralise et se traduit par une augmentation des meurtres de femmes. Vivre chez soi en paix et en sécurité est un besoin de base. En tant qu’artisanes du milieu communautaire, nous ne pouvons accepter qu’il en soit autrement.

Le 2 avril dernier, des milliers de personnes se sont rassemblées dans une vingtaine de municipalités au Québec pour dénoncer ce phénomène social et affirmer que la violence conjugale est intolérable. Quatre hommes ont lancé « Parle à tes boys », une campagne pour inviter les hommes à se parler et interroger leurs comportements. Les hashtag #pasunedeplus et #c’estassez déferlent sur les médias sociaux. Malheureusement, la situation persiste depuis trop longtemps alors que la pandémie vulnérabilise disproportionnellement les femmes et exacerbe les violences envers celles-ci. Il est temps d’agir et de se responsabiliser collectivement.

Nous espérons un changement social et un filet de sécurité qui permettrait à toutes les femmes de pouvoir vivre un quotidien libre et sécuritaire. Nous espérons aussi tout le support gouvernemental nécessaire pour prévenir les féminicides et supporter et accompagner les victimes. Nous pouvons faire mieux.

Malgré que la violence conjugale se vive dans la sphère privée, il en va de notre responsabilité collective d’y mettre fin.

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L’équipe et le conseil d’administration du ROCL

Dominique Bastenier, Mireille Bélanger, Sophie Desmarais, Sophie Dion, Judith Cayer-Ostigny, Isabelle Cloutier, Lise Cloutier, Stéphanie Gaussirand, Benoit Laroque, Martine Mantha, Christine Richard, Fannie Roy, Farah Wikarski.

Lettre ouverte : Vivement un vaccin contre l’administratite!

L’administratite est une forme sévère de la maladie du gestionnaire. Elle prend la tête pour cible. Elle s’immisce dans votre cerveau et vous impose ses croyances sur sa propre importance. Dans le creux des vagues de COVID-19 flotte cette infection. Ses symptômes les plus communs sont le stress et la perte de sens.

Depuis le début de la pandémie, les organismes communautaires font des pieds et des mains pour s’ajuster et rejoindre leurs membres, de toute les manières possibles et imaginables. Sur la ligne de front entre les besoins des gens qui les fréquentent et les exigences sanitaires de la santé publique, la pression qu’impose la pandémie sur les organisations est grande. Elle change nos vies. Elle exige de nous énormément d’énergie et de vigilance. Les organismes communautaires sont sur le terrain pour limiter ses impacts psychosociaux dévastateurs. Le premier ministre les a même qualifiés d’anges gardiens au printemps dernier.

Pendant ce temps, l’administratite se répand…

Le gouvernement vient de décider d’imposer la tenue des assemblées générales à tous les organismes
communautaires d’ici la fin de l’année, ramenant ces moments de vie associative et démocratique à une simple formalité administrative. Or, ce n’est ni une formalité, ni simple d’organiser une assemblée des membres dans un contexte de pandémie. Cela prend énormément de temps et d’énergie et représente un défi logistique complexe. À l’aube d’une deuxième vague, l’écrasante majorité des groupes sur le terrain ne voient pas comment ils pourront rejoindre leurs membres de manière satisfaisante pour tenir une assemblée générale qui fasse du sens cet automne, qu’elle soit en personne ou en ligne. Bien que soutenant pour favoriser le télétravail, le virtuel a ses limites!

Cet exemple de décision gouvernementale qui pousse les organismes dans un entonnoir bureaucratique s’ajoute à d’autres vécus dans les derniers mois. Cet été, le gouvernement a demandé une reddition de compte impossible pour des montants reçus dans le cadre d’un fonds d’urgence au printemps dernier. Plusieurs responsables d’expériences des ces groupes se sont fendu les cheveux en quatre pour venir à bout de répondre adéquatement au formulaire de reddition spécifique pour ce fonds exigé par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), parfois pour quelques centaines de dollars.

Les organismes comprennent qu’ils ont des comptes à rendre avec les subventions reçues. Nous ne voulons pas nous défiler de nos responsabilités! La chose est que le gouvernement a considérablement alourdit le travail administratif des groupes depuis le début de la pandémie en mettant du plomb dans l’aile de ces anges gardiens qui ont bien mieux à faire que de la paperasse!

En ce qui a trait à l’obligation de tenir des assemblées générales, la Coalition des tables régionales d’organismes communautaires (CTROC) a proposé au MSSS que les documents de reddition de comptes annuels soient exceptionnellement adoptés par les conseils d’administration plutôt que par les membres en assemblée cette année avant d’être envoyés aux instances gouvernementales. Cela nous apparaissait être un bon compromis. La réponse a été un non catégorique.

Pourquoi s’en tenir à traverser collectivement une pandémie quand on peut se créer de la pression supplémentaire et foncer dans le non-sens en même temps? C’est ça la maladie du gestionnaire.

 

Benoit Larocque

Coordonnateur du ROCL

COMMUNIQUÉ : Une population appauvrie dans un Québec riche : des milliers d’organismes demandent que l’argent public soit réinvesti dès le budget 2020 dans le filet social!

Sainte-Thérèse – Mercredi 26 février 2020 – Le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) et ses membres joignent leur voix aux 4000 organismes communautaires autonomes à travers le Québec pour donner le coup d’envoi à une nouvelle phase de la campagne Engagez-vous pour le communautaire.

Rassemblés au Centre culturel et communautaire Thérèse-De Blainville, les déléguéEs des groupes présents demandent au gouvernement provincial qu’il libère le trésor public réellement à la faveur de la population, en réinvestissant massivement dans le milieu communautaire, les services publics et les programmes sociaux. La conférence marque également le lancement d’une série d’actions de sensibilisation des élus-es, qui sont entreprises depuis le 14 février dernier et pour les prochains mois, par les groupes communautaires partout au Québec.

À cet effet, mentionnons que le ROCL rencontrera prochainement le caucus des députéEs de la CAQ dont Mme Sylvie d’Amours, Ministre responsable des Laurentides.

Une population appauvrie qui nage en pleine richesse

Au cours des dernières décennies, les mesures d’austérité budgétaire ont grandement fragilisé la population, porté atteintes à plusieurs droits humains et accru les inégalités sociales. La liste des dommages de l’austérité est longue et les organismes communautaires continuent d’en être quotidiennement les témoins sur le terrain.

« L’impact des politiques d’austérité imposées depuis les dernières années sur les services publics et les organismes communautaires n’est plus à démontrer. On le voit régulièrement au Centre d’entraide Racine-Lavoie. Devant les listes d’attentes interminables et les délais de prise en charge par le réseau public, de nombreuses personnes se retournent vers nous pour répondre à leurs besoins de support et de suivi. Nous recevons plusieurs demandes hors contexte en lien avec des soins de santé, qui ne sont pas du ressort de notre mission. Par exemple, on nous a récemment demandé de payer une marchette pour qu’un patient puisse obtenir son congé de l’hôpital. » explique Dominique Bastenier, directrice du Centre d’entraide Racine-Lavoie et administratrice du ROCL.

De plus, l’urgence climatique ne fera que contribuer à approfondir ces problématiques car ce sont les personnes les plus vulnérables qui sont le plus durement affectées par les changements environnementaux. Les derniers épisodes de canicule en témoignent douloureusement : les centaines de personnes décédées étaient toutes dans le besoin et laissées à elles-mêmes.

« Les organismes communautaires se sentent interpellés par les enjeux climatiques puisque les premières personnes qui sont touchées par les conséquences des dérèglements climatiques sont les personnes vivant des injustices et ayant des situations précaires, soit celles soutenues quotidiennement par les organismes communautaires. » précise Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL.

Réinvestir dès le prochain budget

La solution passe par la redistribution de notre trésor public, en réinvestissant massivement dans nos services publics, nos programmes sociaux et dans les 4000 organismes communautaires autonomes du Québec, dont les besoins de financement supplémentaire à la mission sont évalués à 460 M$.

« Les organismes communautaires autonomes ont énormément écopé de l’austérité et des coupures. Beaucoup de gens qui y travaillent sont épuisés, les conditions de travail demeurent précaires, le roulement de personnel atteint des limites non viables. Les investissements des dernières années ont donné un peu d’air mais il reste encore beaucoup de chemin à faire. Nous sommes encore à 11 M$ d’écart avec les besoins que le CISSS a reconnu aux organismes dans notre région il y a 10 ans! Pendant ce temps, les coffres de l’État débordent avec un surplus qui pourrait frôler les 8 milliards. » poursuit M. Larocque.

Il est grand temps d’arrêter de s’appauvrir en nageant en pleine richesse collective. Le gouvernement doit agir dès le prochain budget 2020 pour réellement améliorer les conditions de vie de la population québécoise.

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À propos de la campagne Engagez-vous pour le communautaire

Engagez-vous pour le communautaire est une grande campagne nationale de mobilisation qui, depuis 2016, unit les différents secteurs de l’action communautaire autonome de partout au Québec. Elle vise une société plus juste où les droits humains sont pleinement respectés.

Concrètement, nous réclamons au gouvernement qu’il soutienne adéquatement l’action communautaire autonome (ACA) par l’augmentation de son financement et le respect de son autonomie, tout en réalisant la justice sociale, notamment en réinvestissant massivement dans les services publics et les programmes sociaux. www.engagezvousaca.org

Budget provincial, un pas dans la bonne direction pour les organismes communautaires

Le 26 mars 2019, Le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides tient à saluer l’investissement annoncé de 35 M$ au Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC). Pour Benoit Larocque, co-coordonnateur « il s’agit là d’une bonne nouvelle pour les organismes communautaires en santé et services sociaux de la région, dans le cadre d’un premier budget de ce gouvernement. Maintenant nous avons à nous assurer que la répartition de cet investissement se fasse de façon équitable entre les régions et que nous ayons toute la marge de manœuvre nécessaire dans la région pour procéder à sa répartition! »

En effet, pour le ROCL, il est très important que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) investisse la totalité de ces sommes pour la mission globale des organismes communautaires autonomes, donc du financement structurant et récurrent. Selon la présidente du ROCL, Laurie McFall, « ce type de financement à la mission globale doit nous permettre l’application de notre cadre régional de financement afin que la répartition entre les organismes respecte les principes d’équité, si chers à nos membres et inscrits dans celui-ci, soit à mission comparable financement comparable. C’est pourquoi, nous souhaitons que ces investissements ne soient pas orientés d’avance en fonction de balises ministérielles ou de pressions politiques. La gestion du programme PSOC étant régionalisé, nous espérons que le gouvernement respectera son engagement en faveur de l’autonomie et des priorités des régions. »

Un pas dans la bonne direction et encore du chemin à parcourir…

Bien que l’ampleur de l’investissement soit historique, il faut rappeler que d’autres investissements seront à faire dans les prochaines années afin d’atteindre les budgets nécessaires au fonctionnement minimal de l’ensemble des organismes communautaires du Québec. « On est encore loin de la coupe aux lèvres. Les besoins globaux des organismes se chiffrent toujours à 360M$ pour le Québec dont 17M$ pour la seule région des Laurentides » de rappeler Benoit Larocque.

Finalement, le ROCL tient à rappeler que malgré l’investissement annoncé pour les organismes, d’autres efforts devront être faits pour une meilleure répartition de la richesse, une plus grande accessibilité à des services publics de qualité pour tous et toutes et une lutte efficace contre les changements climatiques qui ont de plus en plus d’impact sur nos santés.