Le ROCL envoie une mise en demeure à Philippe Couillard

hammer-802300_1280Saint-Jérôme, le 26 janvier 2016

SOUS TOUTES RÉSERVES

Monsieur Philippe Couillard
Premier ministre du Québec
Édifice Honoré-Mercier, 3e étage
835, boul. René-Lévesque Est
Québec (Québec) G1A 1B4

Objet : Mise en demeure

Monsieur Couillard,

Depuis le 4 avril 2014, le gouvernement a pris des décisions qui ne respectent pas les valeurs de notre société, notamment, la démocratie, la solidarité et le partage de la richesse. Les orientations concernant le repositionnement de l’État et la course au déficit zéro par l’instauration de mesures d’austérité n’ont jamais fait l’objet de réels débats publics et pourtant, ces mesures affectent le bien commun, détournent les fonds publics et appauvrissent les personnes. En effet, vos choix politiques détériorent les de conditions de vie des populations déjà vulnérables et exclues, dont un grand nombre de femmes et d’enfants par :

  •  Des compressions en santé et services sociaux qui se traduisent par des ruptures de services,
  •  Des coupes à l’aide sociale,
  •  Des coupes à l’éducation et dans les Centres de la petite enfance,
  •  Des coupes au transport adapté et autres mesures de soutien aux personnes handicapées,
  •  Des coupes de 30 % en santé publique,
  •  Le recul ou la stagnation des conditions de travail du milieu communautaire et des employéEs de la fonction
    publique, dont 75 à 90 % sont des femmes,
  •  La stagnation du financement à la mission des organismes communautaires.

Au même moment, des sommes considérables appartenant au trésor public ont été versées à des entreprises et à des entrepreneurs privés :

  • 1,3 milliard à Bombardier pour le CSeries,
  • 400 millions en trop-perçu par les médecins,
  • 800 millions pour restaurer des sites miniers pollués et abandonnés par l’industrie.

Nous vous mettons donc en demeure de ramener dans la sphère publique ces sommes détournées de 2,5 milliards de dollars et de respecter vos engagements inscrits dans la loi 112 et dans la Charte des droits et libertés de la personne afin d’éviter la faillite sociale.

Veuillez agir dans un délai raisonnable, soit d’ici votre prochain budget prévu pour le printemps 2016.

 

Stéphanie Gaussirand, présidente
Regroupement des organismes communautaires des Laurentides
342, rue Parent
Saint-Jérôme (Québec) J7Z 2A2
Téléphone : (450) 438-8005

Plan de lutte à la pauvreté: mémoire du ROCL

hands-556807_1280La loi 112 pour l’élimination de la pauvreté a été adoptée en 2002. Le gouvernement élabore actuellement son quatrième plan de lutte à la pauvreté. Dans le cadre de la consultation préalable, le ROCL a déposé un mémoire s’intitulant: «S’attaquer aux causes de la pauvreté plutôt que s’attaquer aux pauvres.»

Memoire ROCL

Les 2 et 3 novembre, On ferme!

Activité d’éducation populaire organisée par le ROCL le 3 novembre 2015, à Saint-Jérôme. 300 personnes sont présentes.

Les organismes communautaires sonnent l’alarme : Le tissu social sous la pression des compressions

«À toutes les fois où l’on applique des compressions que ce soit dans nos services de santé ou d’éducation, ou alors lorsqu’on ajoute des tarifications, ce sont des personnes qui n’ont déjà pas les moyens qui écopenSonnerAlarmet et qui s’appauvrissent davantage. Le dernier rapport de la protectrice du citoyen en témoigne de manière éloquente. À Saint-Jérôme, une femme est morte de faim parce que sa situation ne cadrait pas dans des critères très précis pour recevoir de l’aide des services sociaux publics. C’est infiniment triste et franchement inquiétant.» poursuit-elle.

Actuellement, les organismes communautaires en voient de toutes les couleurs ; des enfants en difficultés qui n’ont plus de soutien dans les écoles, des parents désespérés et pénalisés parce qu’ils n’ont pas d’assurance privée, des personnes handicapées qui n’ont plus de transport adapté leur permettant de s’intégrer à la communauté, etc. Les exemples abondent !

«En coupant dans les programmes sociaux ce sont les conditions de vie des personnes vulnérables qui se détériorent, c’est notre tissu social qui s’effrite et cela a un prix!» s’exclame pour sa part Stéphanie Gaussirand, présidente du ROCL. Selon le ROCL, il faudrait investir dans les infrastructures sociales et communautaires pour maintenir une société solidaire. «Plus les services diminuent, plus les organismes sont sollicités par des demandes urgentes. Nous existons pour défendre les droits et intérêts de la population, pas pour remplacer le système public. Il est temps de hausser le ton ! » affirme madame Gaussirand.

Les 300 personnes qui ont participé aux actions du 3 novembre se sont rassemblées pour réclamer :

  • Du financement à la mission pour tous les organismes communautaires.
  • L’indexation du financement de tous les organismes communautaires de tous les ministères.
  • La sauvegarde des services publics et que cesse les mesures d’austérité.

«Face au discours sur l’équilibre budgétaire qui sert de prétexte pour concentrer la richesse au lieu de la partager, nous ne pouvons que nous indigner. Les organismes communautaires n’en peuvent plus, ils sont l’un des derniers filets social. Si nous voulons préserver le bien commun pour les générations futures, c’est aujourd’hui qu’il faut agir!» conclut Linda Déry.