Un budget qui concentre la richesse
Saint-Jérôme, le 5 juin 2014. Le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) estime que le budget déposé par le gouvernement libéral élargira encore l’écart entre les riches et les pauvres. « Pour équilibrer le budget, on ne parle que de coupes dans les services publics alors qu’il existe de nombreuses façons d’augmenter les revenus de l’État. » nous dit Benoit Larocque, agent de liaison et de développement au ROCL.
« Dans les années 1960, le taux d’imposition moyen des sociétés canadiennes étaient de 41 %. Il a fondu à 15 % aujourd’hui. L’investissement dans l’économie, si cher au parti libéral, ne profite au fond qu’à une toute petite minorité. Pendant que le gouvernement Couillard remet en question l’ensemble des services à la population, seulement 1 % des personnes s’accaparent 37 % de la croissance. Le trio économique du gouvernement actuel représente bien cette tendance. Messieurs Leitao aux finances, Coiteux au Trésor et Daoust à l’économie sont issus du domaine bancaire qui engrange depuis plusieurs années des profits records et ne paient pas leur juste part d’impôt. À titre d’exemple, alors que le contribuable moyen paie 31 % d’impôt pour un salaire de 41 000 $, la Banque Laurentienne en a payé 9,2 % en 2012 pour des bénéfices totaux de 467,4 M$! Nous priver de ces revenus nous coûte très cher collectivement. Par ce laxisme, la population se trouve à financer la concentration de la richesse pour une minorité. Mais ça, on en parle jamais. Clairement, le loup est dans la bergerie! » s’exclame monsieur Larocque.
En ce qui concerne le soutien aux organismes communautaires qui viennent en aide à des gens souvent en situation de grande pauvreté, le ROCL est à la fois furieux et découragé de constater que le gouvernement Couillard ne respecte pas ses engagements. «Tout comme l’ensemble des partis, les libéraux ont appuyé une motion visant à rehausser le financement à la mission des organismes communautaires au printemps 2013. Quelques mois plus tard, le gouvernement Marois avait promis d’investir 120 M$ en cohérence avec cette motion. Et là, les libéraux reculent : rien n’apparait dans le budget pour sortir les organismes d’un sous financement chronique. Les banques alimentaires ne suffisent plus à la demande pendant que les grandes banques donnent des millions en bonus à leurs dirigeants. C’est franchement inquiétant! » s’insurge Laurie McFall, présidente du conseil d’administration du ROCL.
« Ce budget taillé sur mesure pour protéger les intérêts des grands portefeuilles créé une énorme pression sur la classe moyenne et sur les plus pauvres de notre société. On peut difficilement s’identifier aux souliers à 279 $ que s’est payé le ministre Leitao. Avec le budget qui nous est présenté, une vieille paire de mules en caoutchouc serait beaucoup plus représentative de notre réalité » conclut madame McFall.