Après 20 ans de collaboration, l’Agence largue les organismes communautaires
Saint-Jérôme, 6 novembre 2014. Une quarantaine de personnes en provenance d’organismes communautaires membres du ROCL venues d’aussi loin que Ferme-Neuve et Nominingue étaient présentes pour demander à l’Agence de la santé et des services sociaux de reconduire le cadre régional d’application du programme de soutien aux organismes communautaires pour les cinq prochaines années. Plus de 70 organismes ont transmis au PDG et aux membres du C. A. une lettre qui expliquait leur demande. Les organismes craignent la perte de l’outil de répartition des subventions dédiées à leur mission. En effet, ce document de l’Agence balise clairement les budgets de base nécessaires pour chaque type d’organisme autonome en santé et services sociaux. Un tel cadre existe depuis plus de 15 ans et a résisté aux changements de structures en 2003. « Alors que la plupart des organismes ne reçoivent encore qu’une portion des budgets de base reconnus par l’Agence, parfois 25%, parfois 75%, c’est très variable, la restructuration proposée par le ministre de la santé met en péril tout le travail accompli par la région. C’est pourquoi nous demandons à l’Agence de le reconduire dès maintenant et pour 5 ans! » a expliqué Stéphanie Gaussirand, présidente du ROCL, lors de la réunion du 5 novembre.
Refusé pour une question d’éthique
Or, le C. A. de l’Agence a refusé de reconduire cet outil. «Nous devons nous garder un devoir de réserve, c’est une question d’éthique pour les instances qui nous suivront» a justifié monsieur Jean Poitras, président. Rappelons que l’Agence est appelée à être fusionnée avec 11 autres établissements pour former une seule méga structure en avril 2015 dans la foulée du projet de loi 10 du ministre Barrette.
D’autres agences s’engagent auprès des organismes communautaires
Pour le ROCL, cette justification ne tient pas la route. « On ne comprend pas que l’Agence ne puisse assumer la pérennité d’un outil de qualité qui fait la fierté régionale. Des régions comme Lanaudière, Bas Saint-Laurent et Chaudière-Appalaches sont en train de négocier leurs propres cadres en s’inspirant notamment du modèle des Laurentides! En fait, l’Agence des Laurentides a le pouvoir et la latitude de protéger les principes convenus dans ce cadre, mais elle choisit plutôt de larguer les organismes. Nous nous demandons vraiment de quelle éthique parle monsieur Poitras pour justifier ce refus» se questionne Sophie Gilbert, porte-parole du regroupement, toujours en colère face aux explications boiteuses de l’Agence.
Une entente historique et respectueuse
Le cadre de financement des organismes communautaires existe depuis 1998, adopté par la Régie régionale de l’époque après 5 ans de négociations avec les organismes communautaires. Il assure une collaboration et une distribution équitable des budgets. « C’est plus qu’un outil administratif, le cadre garantit le respect de balises consensuelles. Comment serons gérés les 25 M$ de financement aux organismes sans cet outil ? Le saborder ouvre grand la porte à l’arbitraire et aux jeux de coulisses. Le maintenir est une question de saine gestion des fonds publics. » conclut Sophie Gilbert.