Financer les organismes communautaires du Québec, un choix politique stratégique !
Saint-Jérôme, 25 février 2025 – À l’aube du prochain budget provincial, le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) a fait parvenir une quarantaine de lettres signées de ses membres au ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, afin de lui exprimer les besoins de rehaussement financier.
À l’instar des 3 000 organismes communautaires autonomes en santé et services sociaux (OCASSS), les groupes communautaires des Laurentides ont lancé un appel direct pour un rehaussement de leur financement à la mission qui permettrait notamment de mieux répondre aux besoins croissants des personnes qui les fréquentent et d’offrir de meilleures conditions de travail aux équipes en place.
« Le sous-financement chronique des organismes dure depuis trop longtemps alors que ces derniers sont des maillons incontournables du filet social sur lequel des milliers de personnes s’appuient, particulièrement en temps de crise, et dans un contexte d’austérité. Pourtant, ce n’est plus à démontrer. L’argent investit en prévention dans les organismes communautaires permet d’économiser dans d’autres sphères, notamment dans le système de santé. » précise Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL.
En 2024-2025, les besoins des groupes des Laurentides s’élevaient à 32,4M$ alors que les besoins de l’ensemble des organismes en santé et services sociaux au Québec financés à la mission par le programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) s’élevaient à 830 M$.
Récemment, une maigre augmentation de 9 M $ à la mission a été partagée entre les 3000 groupes en santé et services sociaux, ce qui représente uniquement 1,25% des demandes de rehaussement. La Coalition des tables régionales des organismes communautaires (CTROC) a d’ailleurs déposé un mémoire prébudgétaire à ce propos avec 4 pistes d’action des plus pertinentes.
Les organismes sont des lieux d’appartenance, des espaces démocratiques, des berceaux de transformation sociale et des sites d’activités et de services directs. Sans un financement récurrent à la mission globale, qui permet la prévisibilité et la stabilité des activités et services des organismes communautaires autonomes, le Québec serait sans aucun doute privé de cette richesse unique au monde.
« La campagne de lettres reste une façon de sensibiliser le ministre à l’importance de soutenir le milieu communautaire au prochain budget. Un rehaussement de l’enveloppe de financement à la mission globale permettrait de soutenir la panoplie d’initiatives qui émergent des organismes et qui profitent à l’ensemble de la société québécoise » a ajouté Sophie Dion, présidente du ROCL.
La conjoncture économique actuelle, secouée par la nouvelle administration américaine et des défis économiques croissants, exige des investissements stratégiques pour assurer la résilience du Québec. Dans ce contexte, le soutien aux organismes communautaires autonomes représente une réponse essentielle pour renforcer le tissu social et économique de la province.
Plusieurs études démontrent l’impact positif, tant socialement qu’économiquement, des organismes communautaires autonomes. En choisissant d’investir pour le mouvement d’action communautaire autonome, le gouvernement favorise non seulement une meilleure qualité de vie pour les citoyennes et les citoyens, mais il s’assure aussi d’un retour sur investissement significatif, notamment en matière de prévention et de développement économique local et régional.
Il est urgent que le ministre renforce le financement des organismes d’ici, qui ne se délocaliseront jamais aux États-Unis et qui contribueront à l’économie locale, régionale et québécoise.
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