Mise à jour économique ou campagne de séduction?

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En cette semaine de visibilité de l’action communautaire autonome, le gouvernement ne voit toujours pas les besoins criants de la population et des organismes communautaires autonomes selon le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL).

«Alors que depuis 2014 le gouvernement libéral a coupé, comprimé, compressé, réduit, les services publics et les programmes sociaux de 4 milliards, nous voilà maintenant avec des surplus de 2,2 milliards! Tout d’un coup on nous parle de réinvestissement sur 2 ans, comme par hasard… Y croyez-vous» s’insurge Linda Déry, coordonnatrice du ROCL.

«Cela donne vraiment l’impression d’être une opération de reconfiguration cosmétique. Ce n’est pas avec les 300M$ annoncés en santé et les 100M$ en éducation que nous allons sortir du déficit social créé par des coupes de 4 milliards. C’est comme si on vous avait arraché un bras et que l’on vous redonne un doigt! C’est une farce, un écran de fumée» renchérit-elle. «À eux seuls les besoins financiers des 4000 organismes communautaires du Québec s’élèvent à 350M$. Les annonces du Ministre Leitao ne vont en rien stopper l’hémorragie dans les services publics. Il s’agit tout au plus d’une campagne de séduction d’un gouvernement qui pense à se faire réélire. Pourtant les impacts de toutes les mesures d’austérité sont loin d’être terminés et continueront à se vivre sur le terrain, et ce, bien au-delà des élections de 2018 si rien ne change» lance-t-elle.

«L’appauvrissement, la détresse psychologique, l’endettement , la violence, le décrochage scolaire, l’itinérance, les crises suicidaires, des parents dépassés, des enfants dans le besoin, des aînées démunies, des droits bafoués, des problèmes de santé mentale sont de plus en plus présents dans le vécu quotidien des organismes communautaires. Ils n’en peuvent plus d’être le déversoir d’un système de santé et d’éducation en chute libre qui manque cruellement de moyens et de ressources» conclut Stéphanie Gaussirand, présidente. #SNVACA

Les bons coups des organismes communautaires autonomes, parlons-en!

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Semaine de visibilité de l’action communautaire autonome du 23 au 29 octobre

Saint-Jérôme, le 23 octobre 2016. Le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) et ses 145 membres lancent une campagne sur les réseaux sociaux sous le thème L’action communautaire autonome, c’est toi, c’est moi, c’est nous! et invitent la population à faire des visites de leurs diverses pages Facebook. Le partage d’événements marquants par chaque groupe participant est le centre d’une action concertée dans le cadre de la semaine de visibilité de l’action communautaire autonome du 23 au 29 octobre 2016. En partageant les nombreuses réalisations, réussites et innovations, les organismes souhaitent stimuler l’appartenance au mouvement communautaire et faire connaître leurs bons coups.

« Par ces actions, le ROCL met de l’avant le beau côté du travail des organismes communautaires autonomes : l’aide directe aux personnes, l’intégration sociale, l’entraide, le support individuel et de groupe. Ce sont bien souvent des gestes ordinaires qui font toute la différence » explique Stéphanie Gaussirand, présidente du ROCL. Les organismes désirent, depuis plusieurs années, accroître leur visibilité et mettre en valeur leur apport à la communauté. «  Notre travail est constitué d’actions souvent jugées banales, pas assez sensationnelles pour répondre aux critères des grands médias de masse. Pourtant, on fait la différence dans la vie des gens, on voit de réelles transformations s’opérer au quotidien et cela est inestimable» lance madame Gaussirand. Bien sûr, les réussites ne sont pas sans un engagement à long terme et des efforts constants pour contrer des conditions de vie ardues: pauvreté, dépendance, violence, manque de services publics, tout ce qui accentue la vulnérabilité des gens. « Malgré le haut niveau de difficulté de ce milieu, comme travailleuse, je suis fière de faire partie d’un organisme qui agit concrètement pour aider les jeunes à prendre leur place dans la société » ajoute-t-elle.

Sur les pages Facebook visitées, on retrouve des vidéos, photos et témoignages qui font état d’une variété impressionnante de stratégies pour soutenir toutes sortes de personnes. « Il est important de cultiver l’espoir, de croire au potentiel de personnes, à leur capacité de s’en sortir et de contribuer à leur communauté. Notre travail reflète les valeurs de solidarité, de justice sociale que nous portons » conclut Linda Déry, coordonnatrice du ROCL depuis plus de 15 ans.

Voir facebook.com/ROCLaurentides/

#SNVACA

Le C. A. du ROCL déterminé à rendre visible l’apport des organismes

SONY DSCSaint-Jérôme, le 30 juin 2016. En pleine saison estivale, les membres du conseil d’administration du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) ont vécu deux journées de planification stimulantes. En plus d’accueillir deux nouvelles élues, le C. A. s’est unanimement entendu pour rendre visible, par différents moyens, la contribution des organismes communautaires autonomes à la vitalité sociale et économique de la région. « Le secteur d’action communautaire autonome est un milieu méconnu, pourtant il y a 146 organismes membres du ROCL, plus de 1000 emplois dans la région, occupés par une majorité de femmes, ce qui représente des millions d’investissement dans la communauté en plus du rôle essentiel de soutien aux personnes en difficultés » Relate Laurie McFall, vice-présidente.

Le conseil d’administration souhaite faire évoluer les perceptions quant au travail réalisé sur le terrain. «  Souvent, on nous dit qu’on devrait seulement être des bénévoles dans nos milieux, mais le travail est très exigeant et très complexe… Nous devons être polyvalentes; par exemple on peut avoir à faire autant de comptabilité, de gestion de personnel, de relation d’aide, d’animation de groupe, que des travaux d’entretien de maison! Et ce, dans un contexte où nos ressources financières ne sont pas assurées d’une année à l’autre! » Explique Sophie Dion, nouvellement élue.

Isabelle Cloutier, administratrice, précise « ce que j’apprécie, c’est de sentir et de constater que le milieu communautaire est débout, on existe, on est là, on est solidaires même si les compressions multiples fragilisent notre travail. » Le plan de travail développé pour le regroupement est ambitieux et reflète l’ensemble des dossiers cruciaux pour les organismes communautaires des Laurentides. Quelques éléments retiennent l’attention : un portrait des écarts entre les besoins reconnus en financement et les montants octroyés pour les organismes sera effectué ainsi qu’une stratégie pour mettre en valeur le travail et les réalisations des organismes. Par ailleurs, le programme de formation aux employéEs qui contient plus d’une douzaine de formations différentes et qui est soutenu par emploi-Québec, sera lancé dès la mi-août.

Malgré les nombreux défis liés aux mesures d’austérité et au manque de financement récurrent, le C. A. du ROCL persiste avec créativité, en incarnant les valeurs de démocratie et de solidarité qui rassemblent les membres. « Nous avons à cœur le bien-être des personnes qui frappent à nos portes et, parce que nous sommes de petites organisations, à échelle humaine, nous avons davantage de marge de manœuvre, nous pouvons agir à notre rythme et adapter nos actions et nos approches. Je suis fière de travailler au sein de ce mouvement qui répond à mes valeurs comme citoyenne. Je veux partager ma fierté et mon espoir que la société québécoise, une société riche, choisisse d’investir auprès des personnes pour que chacun et chacune puisse vivre dignement » conclut Stéphanie Gaussirand, présidente.

 

Compressions en santé, le ministre ajoute de la pression à la région

Saint-Jérôme, le 20 juin 2016. C’est avec indignation que le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) a appris l’instauration de nouvelles compressions budgétaires par le ministre Barrette au sein des instances du réseau de la santé. Sur 242 M$ pour la province, 6,4 M$ devront être retranchés du financement pour le CISSS des Laurentides. Le système de santé a subit des coupes de près d’un milliard de dollars depuis 2014. « C’est irresponsable » s’insurge Linda Déry, coordonnatrice du ROCL. « On fait croire au gens qu’avec de telles coupes, il n’y a pas d’impact sur les soins et les services sociaux, c’est un mensonge tellement énorme! Le ministre prétend qu’il n’y aura pas de conséquence pour les gens. Comment croire à un tel énoncé alors que le manque de ressource est tangible dans les Laurentides? »

Faut-il le rappeler, la région des Laurentides subit une pression particulière due à l’augmentation de sa démographie de 16 % dans les 15 dernières années. Sur les 592 000 personnes qui peuplent les Laurentides, environ 45 000 attendent pour un médecin de famille. Par ailleurs, la région enregistre le plus bas taux d’investissement par habitant au niveau des organismes communautaires. Quels sont les coûts pour l’absence de services lorsque les gens en ont besoin? Quelles conséquences réelles peut-on entrevoir si on retarde une consultation faute de médecin ou quand on doit attendre 24 heures à l’urgence? En quoi ces nouvelles compressions vont alléger le fardeau financier gouvernemental si les personnes ne sont pas soignées ou soutenues par les services psycho-sociaux? Selon Linda Déry, « Il s’agit ici d’une mauvaise gestion des fonds publics. Comme par hasard, le ministre Barrette annonce qu’il ne fera pas d’autre coupe l’an prochain, l’année précédent les élections provinciales! Comment ne pas être cynique devant un tel mépris et une manipulation de nos ressources collectives. »

Pour les organismes communautaires, l’inquiétude et la pression au quotidien s’accentuent. À titre d’exemple, sur 133 organismes subventionnés par le programme de soutien aux organismes communautaires, 34 organismes ont moins de 50% de leur financement reconnu dont 11 organismes ont moins de 25%. Stéphanie Gaussirand, présidente du ROCL explique « En fait, pour les organismes communautaires qui représentent souvent le dernier recours, on observe une augmentation des problématiques et de la pauvreté, sans apport de ressources. Comme organisations, nous touchons à un point de rupture, nous constatons qu’il en est de même pour le réseau de la santé qui restreint l’accès et réfère en désespoir de cause. Nous sommes conscientes que les travailleurs et travailleuses au sein du CISSS des Laurentides sont victimes aussi de ces compressions. On réduit au minimum les services et on renvoie la balle en espérant que quelqu’unE d’autre prendra la relève. Le quelqu’un d’autre, c’est nous, les organismes communautaires et nous n’en pouvons plus. La vérité c’est que depuis 2008 le financement des organismes stagne. C’est devenu un enjeu de survie, nous approchons de la limite du possible. » En ce début d’été 2016, dans une société dite riche, le ROCL interpelle le gouvernement libéral afin de réviser cette décision et d’investir pour le mieux-être de l’ensemble de la population, à la fois dans le réseau de la santé et pour le bon fonctionnement des organismes communautaires autonomes, des fleurons d’innovations et de réussite sociale.