Être collectif dans un monde qui divise

Saint-Jérôme, 2 septembre 2025 – Dans un contexte marqué par les inégalités sociales grandissantes, les crises multiples et le désengagement de l’État, le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) lance un appel vibrant d’humanité pour réaffirmer la force du collectif dans un monde qui divise. L’histoire nous l’a prouvé maintes fois : c’est dans la solidarité que réside notre véritable force.

Réunis lors d’un lac-à-l’épaule en juin dernier, l’équipe du ROCL et son nouveau conseil d’administration ont élaboré un plan d’action porteur de cette vision collective. Le cœur de ce plan? Un congrès d’orientation qui se tiendra les 21 et 22 octobre 2025, un rendez-vous solidaire qui marquera un tournant stratégique pour le mouvement communautaire laurentien.

« L’année 2025 marque un tournant crucial pour le milieu communautaire.  L’effritement des services publics, la montée des inégalités, la polarisation sociale : ce sont nos communautés et les organismes communautaires qui y sont ancrés qui en subissent les contrecoups directs », témoigne Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL. Crise du logement, crise écologique, insécurité alimentaire, violence, pauvreté, santé mentale : les enjeux sont multiples, et ce sont les populations les plus vulnérables qui en paient le prix.

Devant cette urgence d’agir, les groupes communautaires se retrouvent aux premières loges de cette détresse humaine et bien malgré eux, finissent par pallier les absences de l’État, au détriment de leur mission première, celle de transformer la société et défendre les droits des personnes les plus marginalisées.

« Le milieu communautaire n’est pas un pansement. Il est une force de résistance, de transformation et de solidarité. C’est là que se déploie ce qu’il y a de plus humain en nous : la capacité de rêver, de se rassembler, d’espérer, d’agir », rappelle Christine Richard, présidente du ROCL.

Toutefois, dans un contexte où les inégalités s’accentuent, où le financement demeure instable, où les exigences administratives s’alourdissent et où la précarité des conditions de travail fragilise les équipes, comment les organismes communautaires peuvent-ils rester pleinement ancrés dans leur mission de transformation sociale et de militance?

C’est précisément pour réfléchir à ces questions de fond que se tiendra le congrès d’orientation en octobre prochain. Un moment pour entendre la voix des 164 organismes que le ROCL représente, afin de dégager une posture et des stratégies pour mieux les soutenir dans les années à venir, des années qui seront marquantes pour l’identité du mouvement communautaire, qui se façonne en même temps que l’histoire dans laquelle il s’inscrit.

Et c’est dans le « Nous » que réside la réponse. Cette force collective qui, tout au long de l’histoire et à travers de nombreuses luttes, a permis de faire émerger davantage de justice, d’égalité et de liberté. Comme le disait Desmond Tutu : « Faites le bien par petits bouts, là où vous êtes ; car ce sont tous ces petits bouts de bien, une fois assemblés, qui transforment le monde. »

Face à un monde qui fragmente, les organismes communautaires du Québec affirment, jour après jour, qu’il est possible d’humaniser davantage notre société. À travers son congrès, le ROCL lance un appel à l’unité malgré les différences, à la cohésion, à la réflexion et à la connexion. Un appel à co-créer ensemble un avenir qui nous rassemble et qui nous ressemble à travers nos luttes sociales, nos solidarités, nos coeurs ouverts et nos voix qui refusent de se taire.

Dans un monde en crise, choisir l’humanité est un acte radical. Et ensemble, nous continuerons de choisir ce qui unit plutôt que ce qui divise.

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Pour que la gratuité, l’accessibilité et l’universalité ne soient pas qu’un poisson d’avril

Saint-Jérôme, 1er avril 2025 – Plusieurs instances régionales des Laurentides profitent de la Semaine nationale d’actions régionales organisées par la Coalition solidarité santé (CSS) pour alerter la population à l’urgence d’agir, tout en dénonçant les fausses promesses faites par le ministre Dubé quant à la réforme en santé et services sociaux.

Si la réforme Dubé est bel et bien engagée, ses promesses semblent avoir été avalées par les flots d’un immense rebrassage de structures qui ne favorisent en rien la prévention ni l’accès aux soins. Créature de la CAQ, l’agence de gestion Santé-Québec nous montre déjà, après à peine quatre mois, qu’elle est beaucoup plus intéressée à privatiser le réseau public qu’à le décentraliser et en assurer la pérennité.

Il est toujours aussi difficile d’avoir rapidement accès à des soins de santé et à des services sociaux. La centralisation du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) a atteint son maximum : une agence pour tout. Sans parler du fait que le réseau a perdu le peu de démocratisation qui restait, étant maintenant géré par une agence de « tops guns du privé » non-élu·e·s, dont la création fût imposée par bâillon. Bien que les milieux communautaire, syndical, universitaire et citoyen aient levé la main dès l’amorce de cette réforme pour dénoncer plusieurs problèmes dans le projet, personne au gouvernement n’a écouté.

« La privatisation du réseau de la santé est la conséquence du désengagement grandissant de l’État envers son filet social. Cela nous fait craindre un délestage supplémentaire vers les organismes communautaires autonomes qui seront encore malheureusement considérés comme de simples prestataires de services, mettant au passage en péril leur autonomie », précise Benoit Larocque, coordonnateur du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL).

« Les réformes du réseau de la santé et des services sociaux ont, à travers le temps, laissé le phénomène de privatisation des soins et services s’accroître. Avec la mise en place de Santé Québec, le privé se développe à vitesse grand V. Cela profite plus au milieux des affaires et aux médecins entrepreneurs qu’aux citoyens. Le privé est moins efficace, plus cher, ne permet pas de réduire les listes d’attente, il vampirise les ressources du public et nuit à la qualité et à l’équité dans l’accès aux soins. » mentionne pour sa part Véronique Jean, Vice-présidente du secteur de la santé du syndicat des travailleuses et travailleurs des Laurentides en santé et services sociaux-CSN.

« Nous pensons que le gouvernement fait fausse route : au contraire, il faut décentraliser la gestion du réseau et fermer la porte à l’expansion du secteur privé.  Les conséquences de la privatisation sont multiples et désastreuses notamment pour les femmes qui non seulement subissent ces effets pour elles-mêmes, mais pour leurs proches dont elles sont responsables »  ajoute Isabelle Thibault du Réseau des femmes des Laurentides.

« Force est plutôt de constater une explosion de l’offre de soins et services à but lucratif pendant que le réseau public peine plus que jamais à accomplir sa mission. Après avoir centralisé tous les établissements publics au sein d’une seule entité, Santé-Québec, le gouvernement lui donne comme première mission de couper 1,5 milliard $. La réforme Dubé promettait d’améliorer l’accessibilité aux services pour la population : n’était-ce qu’un leurre ? ». Pendant qu’on coupe dans le réseau public, on ouvre les vannes au secteur privé à but lucratif : un non-sens! » dénonce Julie Daignault Présidente FIQ-Syndicat des Professionnelles en soins des Laurentides.

« Au cœur de ces services, on trouve des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs dévoués au quotidien qui n’ont aucun mot à dire sur des décisions prises à Québec par une équipe de « top-guns » qui ne connaissent rien à la réalité sur le plancher » s’exclame Marie-Ève Meilleur, représentante nationale à l’APTS pour la région des Laurentides.

« Nous ne pouvons que constater que les promesses et la réforme du Ministre Dubé, n’ont aucunement amélioré le réseau public et sont loin d’être une réponse adéquate aux besoins de la population. Les ressources déjà affaiblies par une mauvaise gestion chronique et un sous-financement sont mal utilisées et souvent détournées au profit du secteur privé. », dit Lise Boivin du Regroupement citoyen pour la Santé dans les Laurentides. (RCSL)

La privatisation et la centralisation accrues du réseau de la santé et des services sociaux pavent la voie à un système de soins inéquitable, coûteux et inefficace, mettant du même coup en péril la gratuité, l’accessibilité et l’universalité des soins et services. Nous joignons notre voix dans la région pour dénoncer les impacts de cette réforme.

 

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Financer les organismes communautaires du Québec, un choix politique stratégique !

Saint-Jérôme, 25 février 2025 – À l’aube du prochain budget provincial, le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) a fait parvenir une quarantaine de lettres signées de ses membres au ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, afin de lui exprimer les besoins de rehaussement financier.

À l’instar des 3 000 organismes communautaires autonomes en santé et services sociaux (OCASSS), les groupes communautaires des Laurentides ont lancé un appel direct pour un rehaussement de leur financement à la mission qui permettrait notamment de mieux répondre aux besoins croissants des personnes qui les fréquentent et d’offrir de meilleures conditions de travail aux équipes en place.

« Le sous-financement chronique des organismes dure depuis trop longtemps alors que ces derniers sont des maillons incontournables du filet social sur lequel des milliers de personnes s’appuient, particulièrement en temps de crise, et dans un contexte d’austérité. Pourtant, ce n’est plus à démontrer. L’argent investit en prévention dans les organismes communautaires permet d’économiser dans d’autres sphères, notamment dans le système de santé. » précise Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL.

En 2024-2025, les besoins des groupes des Laurentides s’élevaient à 32,4M$ alors que les besoins de l’ensemble des organismes en santé et services sociaux au Québec financés à la mission par le programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) s’élevaient à 830 M$.

Récemment, une maigre augmentation de 9 M $ à la mission a été partagée entre les 3000 groupes en santé et services sociaux, ce qui représente uniquement 1,25% des demandes de rehaussement. La Coalition des tables régionales des organismes communautaires (CTROC) a d’ailleurs déposé un mémoire prébudgétaire à ce propos avec 4 pistes d’action des plus pertinentes.

Les organismes sont des lieux d’appartenance, des espaces démocratiques, des berceaux de transformation sociale et des sites d’activités et de services directs. Sans un financement récurrent à la mission globale, qui permet la prévisibilité et la stabilité des activités et services des organismes communautaires autonomes, le Québec serait sans aucun doute privé de cette richesse unique au monde.

« La campagne de lettres reste une façon de sensibiliser le ministre à l’importance de soutenir le milieu communautaire au prochain budget. Un rehaussement de l’enveloppe de financement à la mission globale permettrait de soutenir la panoplie d’initiatives qui émergent des organismes et qui profitent à l’ensemble de la société québécoise » a ajouté Sophie Dion, présidente du ROCL.

La conjoncture économique actuelle, secouée par la nouvelle administration américaine et des défis économiques croissants, exige des investissements stratégiques pour assurer la résilience du Québec. Dans ce contexte, le soutien aux organismes communautaires autonomes représente une réponse essentielle pour renforcer le tissu social et économique de la province.

Plusieurs études démontrent l’impact positif, tant socialement qu’économiquement, des organismes communautaires autonomes. En choisissant d’investir pour le mouvement d’action communautaire autonome, le gouvernement favorise non seulement une meilleure qualité de vie pour les citoyennes et les citoyens, mais il s’assure aussi d’un retour sur investissement significatif, notamment en matière de prévention et de développement économique local et régional.

Il est urgent que le ministre renforce le financement des organismes d’ici, qui ne se délocaliseront jamais aux États-Unis et qui contribueront à l’économie locale, régionale et québécoise.

 

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Nous sommes communautaires autonomes !

Saint-Jérôme, 17 octobre 2024 – Du 21 au 25 octobre 2024, nous célébrons l’action communautaire autonome et notre fierté d’être un moteur de progrès social, une locomotive qui tire notre société vers une plus grande justice sociale et climatique. En cette semaine nationale de l’action communautaire autonome (#SNACA), nous souhaitons rendre visible l’engagement des 4500 organismes communautaires et rendre hommage aux 54 000 personnes qui contribuent quotidiennement, bien souvent dans l’ombre, à améliorer les conditions de vie des personnes, des communautés et de la société.

« Nous sommes communautaires autonomes ! » est le thème porteur et rassembleur de cette 23e édition de la #SNACA. Nous existons dans les quatre coins du Québec, nous accompagnons des milliers de personnes de tout âge et de tout horizon, nous contribuons à construire une société plus juste et respectueuse du vivant et de par notre nature alternative et innovante, nous représentons un tremplin pour le changement. C’est ça, être communautaire autonome !

Cependant, avec le fractionnement des sources de financement, les projets non récurrents et les commandes et décisions ministérielles qui viennent contrecarrer les négociations établies en région, il est devenu de plus en plus exigeant pour les organismes communautaires autonomes de garder un esprit critique et de jouer leur rôle de transformation sociale. N’oublions pas toutes ces crises qui sévissent actuellement et affectent les populations du Québec. C’est dans ce paysage loin d’être rose que les organismes communautaires autonomes existent en 2024 et tentent sur tous les fronts — logement, alimentation, défense de droits, santé mentale et bien plus encore, de pallier au désengagement de l’État.

« Avec ces forces qui nous tirent et nous poussent de tous les côtés, nous avons besoin les unEs des autres pour rester ancréEs dans nos racines faites de nos membres et d’approches alternatives à celles d’un réseau qui, avec la nouvelle Agence Santé Québec, part résolument sous la gouverne d’intérêts privés, vers une centralisation des pouvoirs et une perte des espaces de consultations citoyennes » témoigne Sophie Dion, présidente du ROCL.

C’est pour se camper dans cette force collective et solidaire que plus de 75 organismes communautaires des Laurentides fermeront leurs portes, le 24 octobre prochain, comme moyen de revendication afin de faire reconnaître leur apport essentiel à la région. Le 24 octobre a été décrété comme la Journée régionale de reconnaissance des travailleuses et des travailleurs du milieu communautaire afin de rendre visible un travail trop souvent invisible.

« Nous sommes fièrEs d’être communautaire autonome, mais épuiséEs de réparer les pots cassés dans des conditions précaires avec de la colle bon marché, pendant que nos décideurs priorisent les intérêts privés au détriment d’une vision adéquate et préventive pour aborder les problèmes sociaux auxquels la population est confrontée » affirme avec vigueur Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL.

Nous brillons par notre résilience, notre détermination et notre créativité à vouloir créer une société plus juste, verte et inclusive. En contrepartie, nous portons aussi le poids de la crise sociale et climatique sans précédent que traverse la planète actuellement.

Face aux différents enjeux vécus présentement par les groupes communautaires, d’autres solutions existent pour apporter des changements qui sont nécessaires. Dans un esprit de bien commun, nous souhaitons être entendus afin de contribuer à humaniser un peu plus notre monde. Notre place n’est plus à défendre et notre voix pour l’avenir de notre société compte plus que jamais. C’est ça, être communautaire autonome !

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L'équipe du ROCL s'affiche pour la #SNACA