Santé et services sociaux : une situation jugée alarmante dans les Laurentides

Saint-Jérôme, 20 mars 2018 – À l’aube du dépôt du budget provincial, le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL), qui représente 145 organismes dans la région principalement en santé et services sociaux, déplore les coupures de services dans le réseau de la santé ainsi que le sous-financement récurrent des organismes communautaires.

Dans des lettres adressées au Bureau du protecteur du citoyen et au Commissaire régional aux plaintes et à la qualité des services, plusieurs organismes membre du ROCL ont mis en lumière l’ampleur des pertes et ruptures de services pour la population des Laurentides. Des suivis interrompus, des critères d’accès plus étroits laissant beaucoup de personnes de côté, l’accueil psychosocial du CLSC qui n’est plus accessible pour des personnes qui font une première demande, la réduction du personnel dans les CLSC, des délais d’attente extrêmement longs pour des évaluations en pédopsychiatrie, le remplacement de l’accueil psychosocial par la ligne 811 ne sont que quelques exemples notés qui fragilisent l’accès à des services publics gratuits et de qualité pour toute la population.

On se rend aussi compte que la population se retourne de plus en plus vers les organismes, étant donné que les délais de prise en charge des personnes par le réseau public sont très longs. Cependant, les organismes communautaires sont débordés et n’ont pas la capacité d’en faire plus.

Rappelons que le financement des organismes communautaires provient essentiellement du Ministère de la Santé et des Services sociaux à travers le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) mais que ce dernier est nettement insuffisant pour supporter les missions des organismes depuis plusieurs années. « Le PSOC devrait normalement permettre aux organismes de pouvoir mener à bien leur mission sur une base régulière, avec les ressources humaines nécessaires et les frais généraux encourus sans devoir constamment remettre en question leur mode fonctionnement pour assurer leur pérennité faute de financement. » rappelle Linda Déry, coordonnatrice du ROCL. « Présentement, l’instabilité des diverses sources de financement est un véritablement casse-tête qui met en péril les activités et services, apportant parfois une incapacité pour certains organismes de desservir l’ensemble du territoire.» ajoute quant à elle Stéphanie Gaussirand, présidente du ROCL. Plusieurs organismes de la région ont d’ailleurs transmis des lettres enregistrées à la Ministre Lucie Charlebois pour signifier leur mécontentement. Aucune réponse n’a été reçu jusqu’à ce jour.

« Deux motions unanimes reconnaissant l’importance des organismes communautaires à la société québécoise ont été adoptées par tous les partis au cours des dernières années à l’Assemblée nationale mais aucun soutien financier n’a été apporté pour supporter ces belles paroles. Nous espérons vivement que le nouveau budget tienne mieux compte de la réalité et des besoins criants de la population et que des investissements notables aient lieu, tant dans le réseau de la santé et des services sociaux que pour les organismes communautaires. C’est un choix de société. » a conclu Mme Déry.

Des mots d’amour du communautaire pour deux ministres

Saint-Jérôme, 8 février 2018 – C’est avec une certaine dose d’humour et d’ironie que les organismes communautaires de la région ont envoyé, le 7 février dernier, des messages d’amour virtuels au ministre des finances, M. Carlos Leitao, et à la ministre responsable de la région, Mme Christine St-Pierre, à l’approche de la St-Valentin.

Se déroulant dans le cadre de la Campagne Engagez-vous pour le communautaire, une campagne nationale exigeant un meilleur financement des groupes d’action communautaire autonome et une reconnaissance de leur autonomie, les messages ont été publiés massivement entre 11h et midi sur les pages Facebook respectives des ministres et ont été envoyés par courriel à leur bureau. « Nous avons le cœur brisé et nous sommes déçus de votre manque d’investissements dans notre relation. Nous songeons sérieusement à rompre. Il est grand temps de vous resaisir et de vous engager pour le communautaire.» est un exemple de messages parmi d’autres publiés en ligne.

«Nous voulions envoyer un message au gouvernement en place à l’instar des milliers d’organismes du Québec, une énième fois, pour rappeler le besoin criant de rehausser le financement des organismes communautaires et de réinvestir dans les services publics. Ce gouvernement fait mine de tendre l’oreille mais n’écoute rien de ce qui se passe sur le terrain. À force de répéter la même chose, on finit par voir rouge! Cette fois-ci, on a choisi l’humour et l’ironie puisqu’on a vraiment l’impression de faire rire de nous. » explique Linda Déry, coordonnatrice du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides.

«Plus de 1000 personnes de cœur travaillent au quotidien dans les organismes des Laurentides, faisant plus de 250 000 interventions par année. Le 7 février, des actions se déroulaient partout au Québec. Quand serons-nous enfin pris au sérieux dans le communautaire?» questionne quant à elle Stéphanie Gaussirand, présidente du ROCL.

Rappelons aussi qu’une pétition, signée par près de 30 000 personnes et demandant un réinvestissement de 475 millions$ dans les organismes d’action communautaires a été déposée à l’Assemblée nationale dans le cadre de la campagne Engagez-vous pour le communautaire. Malgré deux motions unanimes qui ont été adoptées à l’Assemblée nationale reconnaissant l’apport des organismes communautaires à la société québécoise et la nécessité de rehausser le financement, aucun engagement financier concret n’a été pris par le gouvernement libéral. À moins d’un an des élections provinciales, les organismes communautaires sont rouges de colère et s’attendent à des engagements concrets.

Chaîne humaine autour de l’Assemblée nationale : Les organismes communautaires réclament des engagements en faveur de l’action communautaire autonome!

Saint-Jérôme, 27 septembre – Ce sont deux autobus de la région des Laurentides qui se joindront aux 3500 manifestantes et manifestants attenduEs mercredi le 27 septembre à Québec. En effet, des milliers d’organismes de partout au Québec convergeront et encercleront  l’Assemblée nationale le 27 septembre. Réunis autour de la campagne Engagez-vous pour le communautaire, ils dénonceront le sous-financement dans lequel le gouvernement libéral maintient les organismes communautaires ainsi que les coupures et compressions qu’il a infligées aux programmes sociaux et aux services publics. Les manifestantEs réclament que le gouvernement prenne des engagements fermes envers le communautaire mais aussi pour la justice sociale, dans ce qui sera le dernier budget québécois avant le déclenchement des élections générales de l’automne 2018.

Les groupes communautaires dénoncent les décisions budgétaires des dernières années et les injustices sociales croissantes qui en découlent. « Dégradation des services publics et des programmes sociaux, précarité, pauvreté. Qui ramasse les pots cassés quand ces services ne sont plus accessibles ? Le communautaire ! une compression dans le réseau public se traduit toujours par une pression supplémentaire sur les organismes communautaires», souligne Linda Déry, coordonnatrice du ROCL. « Ce ne sont pas les 10 millions mollement consentis aux groupes en santé et services sociaux et les 9 millions aux organismes en éducation qui permettront de répondre aux besoins croissants de la population qui fait appel aux organismes communautaires ».

Selon elle, « pour que les 4 000 organismes communautaires puissent rattraper le coût de la vie après plus de 15 ans sans ou avec très peu d’indexation et pour qu’ils puissent faire face aux conséquences des politiques libérales des dernières années, ce sont 475 millions $ de plus par année qui seraient nécessaire ». Elle précise que cela représente moins de 1 % du budget des dépenses de programmes du gouvernement.

À la veille du déclenchement des élections provinciales, les organismes d’action communautaire autonome du Québec veulent rappeler au gouvernement et aux partis politiques le sens de l’expression ‘justice sociale’ « Le surplus de plus de 2,5$ milliards s’est fait sur le dos des plus vulnérables », s’indigne pour sa part, Manon Pérusse, présidente du Regroupement des organismes communautaires famille autonome des Laurentides (ROCFAL). « C’est indécent ! Les groupes demandent un réinvestissement massif dans notre filet social. Et le communautaire en est une part essentielle, comme les services publics et les programmes sociaux ». Ce réinvestissement ne peut se faire qu’en parallèle à une révision complète de la fiscalité et à une lutte contre l’évasion et l’évitement fiscal, afin d’assurer une juste répartition de la richesse.

Fidèles à leur vocation de soutenir l’exercice de la citoyenneté et de lutter contre l’exclusion sociale, les organismes communautaires sont plus mobilisés que jamais ! « C’est un message fort que nous lançons aujourd’hui au gouvernement. La manifestation et la chaîne humaine ne sont que le début d’une année qui s’annonce mouvementée ».

Les membres de la campagne Engagez-vous pour le communautaire promettent d’autres actions d’ici les élections générales d’octobre 2018.

À propos d’Engagez-vous pour le communautaire

Engagez-vous pour le communautaire est une grande campagne nationale de mobilisation qui unit tous les secteurs de l’action communautaire autonome, partout au Québec. Elle réclame du gouvernement un investissement majeur dans les 4000 organismes d’action communautaire autonome ainsi que dans les programmes sociaux et les services publics, puisque ces derniers ont un impact direct sur le respect des droits des personnes que le communautaire soutient.

Le financement des organismes communautaires : une gymnastique de tous les jours

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17,5M$ : c’est l’écart qui existe entre les besoins des organismes des Laurentides et ce qu’ils reçoivent pour leur fonctionnement de base. «C’est ce que ça coûte pour ramasser une seule tempête de neige à Montréal!» lance Linda Déry, coordonnatrice du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL).

Il faut mettre fin au #grandécart

Environ 120 personnes issues d’organismes communautaires réunies à Saint-Thérèse, Piedmont et Mont-Laurier ont illustré leurs réalités et objectifs à l’aide de l’image d’un thermomètre, si souvent utilisé lors des campagnes de levées de fonds. Chacun des organismes présents a fait l’exercice d’inscrire sur une affiche l’écart entre ses besoins et leur montant reçu en subvention. La plupart ne sont que partiellement financés. Certains ne reçoivent rien, bien que leur existence soient officiellement reconnus depuis plusieurs années. « Les groupes doivent souvent faire le grand écart afin de joindre les deux bouts. Certains se résignent à faire des mises à pied économiques, alors que d’autres doivent réduire leurs activités. Avec cette constante et intenable gymnastique entre les besoins de plus en plus nombreux de la population et le test de la réalité budgétaire, c’est toute la santé organisationnelle des organismes qui est menacée et au final c’est la population qui en souffre» d’ajouter madame Déry.

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Passer de la parole aux actes

À deux reprises, l’ensemble de la députation québécoise a adopté une motion unanime visant à rehausser le financement à la mission des organismes communautaires. «Tous les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale se sont entendus là-dessus. Une première fois en 2013 et une deuxième fois cet automne. C’est un pas dans la bonne direction » expose la porte parole du ROCL avant de rappeler qu’au moins 35 organismes admis au programme de soutien des organismes communautaires n’ont pas encore atteint 50 % de leur budget de base requis et que 5 d’entre eux ne reçoivent rien. Certains attendent depuis plus de 10 ans. « C’est inimaginable ce que les organismes communautaires des Laurentides pourraient faire de mieux et de plus avec 17,5M$. Au moment de prendre des décisions pour le prochain budget, nous voulons maintenant que le gouvernement passe de la parole aux actes et demandons aux députés de la région d’en faire un suivi » conclut madame Déry.

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