Nos craintes entourant le PL-15 tant pour ses impacts sur les organismes communautaires que pour la privatisation accrue qu’elle entraînera.

Les organismes communautaires des Laurentides craignent la réforme de santé

Saint-Jérôme, 28 novembre 2023 – Le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) s’inquiète de la nouvelle réforme du système de santé et des services sociaux, tant pour ses impacts sur les organismes communautaires que pour la privatisation accrue qu’elle entraînera.

Le projet de loi 15, qui vise à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace, est actuellement à l’étude en commission parlementaire. Ce projet de loi, dont les quelques 1200 articles font 308 pages, modifie 37 lois existantes et vient chambouler plusieurs pans du réseau de la santé. Dans la dernière décennie, les gouvernements successifs ont laissé la porte grande ouverte à la mise en place d’un réseau parallèle de santé privé. Le PL-15 s’inscrit dans cette lignée de réformes qui viendra une fois de plus fragiliser le caractère public du système de santé.

Pour le ROCL, l’adoption de ce projet de loi centralisateur n’améliora en rien l’accès aux soins dont la population a cruellement besoin.

La création de l’Agence Santé Québec, qui viendra du coup intégrer les CISSS et les CIUSSS dans la nouvelle structure, soulève aussi des questions pour les organismes communautaires notamment au niveau de la gestion du programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC).

La mégastructure envisagée par le gouvernement Legault générera inévitablement un accroissement de la bureaucratisation ainsi qu’une perte des espaces démocratiques permettant d’entendre les voix citoyennes. Avec le PL-15, le gouvernement choisit d’orchestrer un système où l’État subventionne les compagnies privées pour qu’elles dispensent des soins de santé. Ce choix contribue à l’effritement des services publics et entrave l’accès gratuit et universel aux soins.

Le ROCL se questionne aussi sur la prise en compte des réalités locales ainsi que sur l’instrumentalisation des organismes communautaires en santé et services sociaux. Dans les visées du projet de loi, les organismes semblent être perçus comme une extension du système de santé plutôt que comme des entités autonomes à part entière.

Rappelons que l’autonomie des groupes communautaires demeure un rempart démocratique important de la société québécoise. “Les groupes communautaires sont souvent ceux qui mettent en lumière les iniquités sociales et proposent des solutions pour les atténuer”, explique Farah Wikarski, agente de liaison au ROCL. La détresse sociale s’accroît avec le taux d’inflation fulgurant, ce qui exerce une pression décuplée sur les groupes communautaires et se manifeste par un accroissement notoire des demandes d’aide. Farah Wikarski ajoute : “ Devant cela, le gouvernement actuel propose très peu de mécanismes structurants qui viendraient agir sur les causes des problématiques sociales, il se contente de saupoudrer des fonds vers les causes qu’il juge importantes, sans considérer les demandes de financement global et récurrent dont les groupes communautaires ont besoin depuis longtemps.”

Afin de signifier ses craintes et son mécontentement au gouvernement Legault, le ROCL a signé la lettre de la Coalition Solidarité Santé et a participé à l’envoi de lettres aux 10 députés de la région en copie conforme au bureau de François Legault. En réponse à cette campagne de lettres, le ROCL a reçu cette réponse questionnable:  “Sachez également que le nombre excessivement élevé de courriels envoyés à notre adresse constitue du harcèlement. Nous préférions vous en avertir avant de devoir transmettre cette situation problématique à la Sûreté du Québec pour analyse afin de décider de la suite à donner à ceux-ci. Nous vous prions de cesser ces envois non sollicités et d’agréer nos respectueuses salutations.

Sophie Dion, présidente du ROCL, partage sa consternation devant cette réponse préoccupante: “ Au ROCL, on est inquiet, parce qu’on a toujours considéré que l’envoi de lettres constituait un mécanisme démocratique sain pour se faire entendre. La menace de judiciariser cette tentative d’expression ne fait que confirmer les craintes que nous avions déjà concernant le mode de gouvernance du gouvernement actuel, tout comme envers le PL-15 et le recul démocratique qu’il laisse présager”.

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Reconnaissance et financement adéquat exigés par les organismes communautaires des Laurentides

Saint-Jérôme, 1er février 2023 – C’est dans le cadre de sa tournée hivernale que le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) a tenu un point de presse en présence d’une quarantaine de ses groupes membres pour rappeler au gouvernement Legault les décrets récemment déposés et exiger un financement à la mission adéquat pour soutenir l’ensemble des organismes communautaires. 

À l’initiative de la Campagne nationale Engagez-vous pour le communautaire, les organismes des Laurentides, à l’instar de ceux du reste du Québec, ont transmis des décrets communautaires au Premier ministre François Legault et au ministre des finances Éric Girard, afin de sommer le gouvernement de répondre aux besoins du mouvement communautaire dès le budget 2023. Le ROCL a par ailleurs adressé une demande de rencontre à Monsieur Girard, député de la circonscription de Groulx, pour lui rappeler les principales revendications du mouvement communautaire mais cette dernière a été déclinée après plusieurs semaines d’attente.

Un rehaussement de 460$ millions de soutien à la mission globale pour l’ensemble des organismes, une indexation annuelle du financement, le respect de l’autonomie des organismes et l’obligation pour tous les ministères et organismes gouvernementaux de respecter la Politique de reconnaissance de l’action communautaire autonome constituent les quatre principales revendications inscrites dans le décret.

«À l’aube du premier budget de la CAQ depuis leur réélection, les organismes communautaires ont des attentes considérables quant à leur financement de base.  Le gouvernement Legault est plutôt agile pour faire des grandes annonces médiatiques alors que les sommes d’argent annoncées, toujours insuffisantes, descendent trop souvent de manière ciblée sans tenir compte des besoins ni des approches des organismes communautaires. Les organismes se voient souvent dans l’obligation de rédiger des nouveaux projets ou de travailler avec des ententes restrictives plutôt que d’être soutenus à leur mission» explique Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL.  

«Les organismes ont plutôt été échaudés dans la façon d’être considérés essentiels en temps de pandémie sans recevoir le financement adéquat pour consolider les équipes de travail et répondre aux besoins exacerbés de leurs membres. Par ailleurs, on sent de plus en plus à quel point le gouvernement considère les organismes comme partie prenante du réseau de la santé alors qu’ils sont pourtant autonomes et qu’ils n’existent pas pour intervenir là où l’État s’est retiré, mais plutôt pour défendre les droits sociaux.» poursuit-il. 

Rappelons que les récents investissements du gouvernement dans le cadre du Plan d’action gouvernemental en action communautaire (PAGAC) sont insuffisants pour combler les besoins minimums de l’ensemble des organismes communautaires autonomes. Alors que de plus en plus de personnes ont besoin d’aide et se pressent devant les portes des groupes, ces derniers peinent à consolider leurs équipes de travail et à répondre aux besoins. 

L’Observatoire de l’ACA rapportait récemment que les organismes communautaires arrivent à un point de rupture. “Le manque de financement ne leur permettant pas d’ouvrir de nouveaux postes, les équipes de travail des organismes communautaires ne sont pas en mesure de répondre aux demandes en forte augmentation avec la crise. De plus, les conditions offertes pour les postes existants sont peu attractives et le climat de travail est marqué par une surcharge menant à l’épuisement des équipes en place” peut-on lire dans le rapport.

Dans ce contexte, les organismes communautaires approchent d’un point de rupture menant à des interruptions d’activités, voire à des fermetures. 97% des organismes vivent des difficultés en lien avec la charge de travail alors que 83% des organismes auraient besoin d’embaucher du personnel supplémentaire, une moyenne de 2,8 personnes par organisme.

Il est temps que le gouvernement Legault agisse car il a les moyens de faire mieux. Le prochain budget provincial doit répondre aux demandes du mouvement communautaire. Il en va de l’avenir de notre filet social et du mieux-être de la population.

 

    

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Le ROCL interpelle les candidats et les candidates à reconnaitre les besoins du milieu communautaire via Vortex pandémique

Saint-Jérôme, 14 septembre 2022 Dans le contexte électoral actuel, le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) souhaite sensibiliser la sphère politique à la réalité des groupes communautaires.

Au courant du mois de septembre, plusieurs actions de mobilisation auront lieu partout au Québec, notamment le 29 septembre dans le cadre d’un grand rassemblement national à Montréal où convergeront une dizaine de régions. Les groupes rencontreront aussi les candidats et les candidates sur une base individuelle afin de leur demander de soutenir adéquatement l’action communautaire autonome par l’augmentation de son financement tout en réinvestissant massivement dans les services publics et les programmes sociaux.

«Le prochain gouvernement qui sera élu à l’issue des élections du 3 octobre prochain doit s’engager à renforcer l’action communautaire autonome et le filet social» affirme Benoit Larocque, coordonnateur du ROCL. «Les groupes communautaires ne sont pas une dépense, ils sont un investissement pour prévenir et assurer des populations en santé. Pourtant, le mouvement communautaire en est actuellement à un point de rupture. Il est temps que ça change.» poursuit-il.

Depuis l’arrivée de la COVID-19, la détresse sociale ne diminue pas, elle augmente. Les désinvestissements majeurs dans le réseau public et la détérioration des programmes sociaux impactent directement les plus vulnérables de notre société et ne parviennent pas à assurer à chaque personne un niveau de vie décent. Cette situation accroît les inégalités. Les organismes communautaires en sont les premiers témoins et sont souvent ceux qui répondent en premier lieu à ces personnes délestées par le système de santé. Malgré les récents investissements, les organismes sont toujours confrontés à un important sous-financement qui engendre des conditions de travail insuffisantes et inadéquates pour faire face à la rareté du personnel et à la crise de l’inflation. L’épuisement est généralisé et les risques de fermeture et de rupture d’activités sont fréquents. Maillon essentiel du filet social, l’autonomie des organismes et leur capacité à réaliser pleinement leur mission sont plus que jamais menacées alors qu’ils font face aux besoins croissants de la population et que les personnes qui y travaillent, dont une majorité de femmes, sont elles-mêmes en situation précaire.

Dans ce contexte et en plus des actions de mobilisation, le ROCL a invité l’ensemble des candidats et des candidates de tous les partis confondus à visionner son web-documentaire Vortex pandémique dont la dernière capsule a été lancée cette semaine : Ensemble, liéEs et solidaires. Cette dernière culmine un vaste projet visant à mettre en lumière les enjeux que vivent les organismes communautaires des Laurentides.

Les organismes d’action communautaire au Québec ont une culture unique. Pour la défendre, il faut d’abord la connaître.

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 Pour voir l’intégralité du projet 

Plus de 400 personnes mobilisées dans les Laurentides!

Mouvement de grève historique :

Plus de 75 organismes communautaires des Laurentides fermés

 

Saint-Jérôme, 22 février 2022 – Afin de signaler l’urgence de mettre fin au sous-financement du milieu communautaire, plus de 75 organismes communautaires des Laurentides ont fermé leur porte et plusieurs autres ont été en action dans la journée du 22 février. Ces actions s’inscrivent dans le cadre de la vague rotative d’actions, de grèves et de fermetures qui ont lieu du 21 au 24 février dans les 17 régions du Québec où plus de 1400 organismes d’action communautaire autonome unissent leur voix pour interpeller le gouvernement à reconnaître leur travail essentiel et à les financer adéquatement à leur mission.

Il s’agit d’une grève d’une ampleur jamais vue dans le milieu communautaire.

De Mont-Laurier à Saint-Eustache en passant par Sainte-Agathe, Saint-Jérôme, Sainte-Thérèse et Lachute, des centaines de personnes étaient mobilisées et le message lancé a été le même par les porte-paroles d’un endroit à l’autre : «À l’aube du dépôt du dernier budget provincial, nous demandons au gouvernement Legault de changer de vision et de considérer l’argent octroyé aux organismes communautaires comme un investissement profitable à toutes et tous. Chaque dollar investi dans nos organismes communautaires a des retombées directes sur la santé et le bien-être de nos communautés. Nous demandons des investissements supplémentaires récurrents et indexés de 460 millions de dollars pour financer adéquatement la réalisation des missions des organismes au Québec».

Cette mobilisation survient alors que le milieu communautaire dénonce l’incapacité du gouvernement à honorer sa promesse d’améliorer le financement des organismes communautaires de la province.

La crise sanitaire a démontré le rôle de première ligne que joue le milieu communautaire pour répondre aux besoins de la population. Après deux années éprouvantes à faire preuve d’adaptation et de ténacité pour traverser la pandémie, l’épuisement, le sous-financement et la pénurie de personnel fragilisent les équipes de travail et rendent incertain l’avenir de ces organismes essentiels.

«Ce qui anime les équipes des organismes communautaires présentement, c’est un mélange d’incompréhension et de colère. Plusieurs ont l’impression qu’ils n’ont plus d’autres choix que de sortir dans la rue pour se faire entendre. La CAQ s’est engagée à offrir un soutien financier aux organismes communautaires et pourtant, à quelques mois des élections, aucune promesse
n’a été remplie. Chaque journée qui passe sans financement supplémentaire ne fait qu’empirer l’état du communautaire qui est aux prises avec un sous-financement historique plombé par une pénurie de main-d’œuvre qui affecte grandement le milieu». déplore Benoit Larocque, coordonnateur du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL).

Les organismes communautaires sont souvent le dernier recours des personnes dans le besoin qui tombent dans les mailles de notre filet social.

«Avec l’augmentation des besoins de la population, le prochain budget de la CAQ sera crucial pour la reconnaissance et le financement à la mission des organismes communautaires», insiste M. Larocque.

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Retombées médiatiques des actions dans les Laurentides