Le C. A. du ROCL déterminé à rendre visible l’apport des organismes

SONY DSCSaint-Jérôme, le 30 juin 2016. En pleine saison estivale, les membres du conseil d’administration du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) ont vécu deux journées de planification stimulantes. En plus d’accueillir deux nouvelles élues, le C. A. s’est unanimement entendu pour rendre visible, par différents moyens, la contribution des organismes communautaires autonomes à la vitalité sociale et économique de la région. « Le secteur d’action communautaire autonome est un milieu méconnu, pourtant il y a 146 organismes membres du ROCL, plus de 1000 emplois dans la région, occupés par une majorité de femmes, ce qui représente des millions d’investissement dans la communauté en plus du rôle essentiel de soutien aux personnes en difficultés » Relate Laurie McFall, vice-présidente.

Le conseil d’administration souhaite faire évoluer les perceptions quant au travail réalisé sur le terrain. «  Souvent, on nous dit qu’on devrait seulement être des bénévoles dans nos milieux, mais le travail est très exigeant et très complexe… Nous devons être polyvalentes; par exemple on peut avoir à faire autant de comptabilité, de gestion de personnel, de relation d’aide, d’animation de groupe, que des travaux d’entretien de maison! Et ce, dans un contexte où nos ressources financières ne sont pas assurées d’une année à l’autre! » Explique Sophie Dion, nouvellement élue.

Isabelle Cloutier, administratrice, précise « ce que j’apprécie, c’est de sentir et de constater que le milieu communautaire est débout, on existe, on est là, on est solidaires même si les compressions multiples fragilisent notre travail. » Le plan de travail développé pour le regroupement est ambitieux et reflète l’ensemble des dossiers cruciaux pour les organismes communautaires des Laurentides. Quelques éléments retiennent l’attention : un portrait des écarts entre les besoins reconnus en financement et les montants octroyés pour les organismes sera effectué ainsi qu’une stratégie pour mettre en valeur le travail et les réalisations des organismes. Par ailleurs, le programme de formation aux employéEs qui contient plus d’une douzaine de formations différentes et qui est soutenu par emploi-Québec, sera lancé dès la mi-août.

Malgré les nombreux défis liés aux mesures d’austérité et au manque de financement récurrent, le C. A. du ROCL persiste avec créativité, en incarnant les valeurs de démocratie et de solidarité qui rassemblent les membres. « Nous avons à cœur le bien-être des personnes qui frappent à nos portes et, parce que nous sommes de petites organisations, à échelle humaine, nous avons davantage de marge de manœuvre, nous pouvons agir à notre rythme et adapter nos actions et nos approches. Je suis fière de travailler au sein de ce mouvement qui répond à mes valeurs comme citoyenne. Je veux partager ma fierté et mon espoir que la société québécoise, une société riche, choisisse d’investir auprès des personnes pour que chacun et chacune puisse vivre dignement » conclut Stéphanie Gaussirand, présidente.

 

Les organismes communautaires sonnent l’alarme : Le tissu social sous la pression des compressions

«À toutes les fois où l’on applique des compressions que ce soit dans nos services de santé ou d’éducation, ou alors lorsqu’on ajoute des tarifications, ce sont des personnes qui n’ont déjà pas les moyens qui écopenSonnerAlarmet et qui s’appauvrissent davantage. Le dernier rapport de la protectrice du citoyen en témoigne de manière éloquente. À Saint-Jérôme, une femme est morte de faim parce que sa situation ne cadrait pas dans des critères très précis pour recevoir de l’aide des services sociaux publics. C’est infiniment triste et franchement inquiétant.» poursuit-elle.

Actuellement, les organismes communautaires en voient de toutes les couleurs ; des enfants en difficultés qui n’ont plus de soutien dans les écoles, des parents désespérés et pénalisés parce qu’ils n’ont pas d’assurance privée, des personnes handicapées qui n’ont plus de transport adapté leur permettant de s’intégrer à la communauté, etc. Les exemples abondent !

«En coupant dans les programmes sociaux ce sont les conditions de vie des personnes vulnérables qui se détériorent, c’est notre tissu social qui s’effrite et cela a un prix!» s’exclame pour sa part Stéphanie Gaussirand, présidente du ROCL. Selon le ROCL, il faudrait investir dans les infrastructures sociales et communautaires pour maintenir une société solidaire. «Plus les services diminuent, plus les organismes sont sollicités par des demandes urgentes. Nous existons pour défendre les droits et intérêts de la population, pas pour remplacer le système public. Il est temps de hausser le ton ! » affirme madame Gaussirand.

Les 300 personnes qui ont participé aux actions du 3 novembre se sont rassemblées pour réclamer :

  • Du financement à la mission pour tous les organismes communautaires.
  • L’indexation du financement de tous les organismes communautaires de tous les ministères.
  • La sauvegarde des services publics et que cesse les mesures d’austérité.

«Face au discours sur l’équilibre budgétaire qui sert de prétexte pour concentrer la richesse au lieu de la partager, nous ne pouvons que nous indigner. Les organismes communautaires n’en peuvent plus, ils sont l’un des derniers filets social. Si nous voulons préserver le bien commun pour les générations futures, c’est aujourd’hui qu’il faut agir!» conclut Linda Déry.

 

 

 

Le ROCL prévoit un automne très coloré

 

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Les 29 et 30 juin, le conseil d’administration du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) s’est réuni afin de réaliser sa planification annuelle ainsi que la nomination d’un nouvel exécutif parmi ses neuf membres. C’est dans un contexte d’austérité que le C. A. récemment élu a réfléchi à ses priorités. Au sortir de la réunion, un plan de travail stratégique et rassembleur a été concocté pour 2015-2016.

Le ROCL se donne comme défi de mettre en lumière les impacts des mesures d’austérité sur les organismes communautaires et sur les personnes qui les fréquentent. La visibilité sera mise en priorité afin de mieux faire connaitre la nature même de ce qu’ils sont, c’est à dire des organismes collectifs et démocratiques. « Il est important de parler du savoir-faire que nous avons développé au cours des années. Nous travaillons avec des approches originales, humaines et adaptées à la réalité des personnes », ajoute Stéphanie Gaussirand, présidente du ROCL. Cet exercice de mise en valeur devrait paver la voie de la mobilisation pour faire reconnaitre les besoins des organismes. Un plan ambitieux qui, à l’instar des autres régions du Québec, interpellera les éluEs de la région.

« Avec le désengagement de l’État, la réduction des programmes sociaux, la tarification et la privatisation des services publics, les organismes constituent trop souvent le dernier rempart pour celles et ceux qui subissent ces coupures. Des drames humains se jouent et nous comptons bien sensibiliser la classe politique et remettre la justice sociale à l’agenda des discussions de l’Assemblée nationale. Des défis importants guettent le mouvement communautaire, entre autres, la loi 56 sur la transparence et l’éthique en matière de lobbyisme. Il y a vraiment un problème quand le gouvernement veut imposer aux organismes communautaires les mêmes exigences d’inscriptions au registre des lobbyistes que les grandes entreprises telles que les pharmaceutiques, les minières ou les pétrolières. Cela risque de compliquer énormément nos rapports avec les éluEs de tous les niveaux y compris au municipal» poursuit Linda Déry coordonnatrice du ROCL.

Le ROCL est le plus grand regroupement d’organismes communautaires de la région. Il rassemble quelques 140 organismes dont une majorité provient du secteur de la santé et des services sociaux. Les organismes qu’il représente sont répartis dans les huit territoires de MRC des Laurentides.

  

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Le conseil d’administration et permanence du ROCL (de gauche à droite)

Ligne du haut : Isabelle Cloutier, Nathalie Pelletier, Sophie Desmarais, Linda Déry, Benoit Larocque, Suzanne Parisé.

Ligne du bas : Danielle Bilodeau, Laurie McFall, Christine Richard, Stéphanie Gaussirand, Sophie Gilbert, Mireille Bélanger.

Absente de la photo : Lise Cloutier.

Une assemblée mobilisée et déterminée

Saint-Jérôme, le 27 mai 2015. L’assemblée générale annuelle du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) a réuni 125 personnes au Golf de Val Morin ce mardi 26 mai 2015. Dans un contexte d’austérité et de désengagement de l’État envers la population, les membres du ROCL, en provenance de 72 organismes différents, ont pris une résolution collective à l’effet d’engager des actions de mobilisations dès cet automne. Ils ont décidé d’agir pour contrer le vent d’austérité qui souffle sans relâche depuis plus d’un an et prévoient même suspendre les activités régulières pour mieux mobiliser. Leurs revendications visent notamment un rattrapage financier pour les organismes des Laurentides mais aussi du Québec en entier.

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Des organisations uniques

Les organismes communautaires autonomes sont 4000 au total dans la province. Ils sont uniques au monde en terme de fonctionnement démocratique et d’implication des personnes dans les solutions apportées à leurs problèmes. On les distingue des autres OSBL (environ 50 000 au Québec) par leurs approches axées sur le développement du pouvoir d’agir (empowerment), par leur volonté d’améliorer les conditions de vie des personnes exclues, en difficulté ou appauvries et par leur autonomie décisionnelle. Ils font, pour la plupart, des activités de prévention, favorisent la participation citoyenne de leurs membres et offre un soutien personnalisé et de proximité.

Comprendre et s’exprimer

« En cette période de compressions généralisées nous aurons à démontrer aux décideurs et à la population les impacts de ces mesures sur la vie des personnes qui fréquentent les organismes communautaires. Le ROCL se dirige donc vers des activités d’éducation populaire, des témoignages et des actions médiatiques. En ce qui concerne la mobilisation, attendez-vous à voir et entendre ce que les organismes et leurs membres ont à dire. Nous allons mobiliser à notre manière, de façon créative, tout en impliquant la population. Nous pensons qu’il y a une richesse infinie dans la solidarité et la valorisation du potentiel de chaque personne.» Souligne Laurie McFall, membre du comité mobilisation et du C. A. du ROCL.

Élection au conseil d’administration

L’assemblée a procédé à l’élection du tout nouveau conseil d’administration du ROCL. Celui-ci aura le défi de maintenir la cohérence et la solidarité dans ce grand mouvement si diversifié. « Représenter les besoins des organismes communautaires et revendiquer un juste financement demeurent des défis incontournables » explique Stéphanie Gaussirand présidente. Le ROCL sera donc dirigé par les personnes suivantes pour la prochaine année : Stéphanie Gaussirand de l’Antre-jeunes, Laurie McFall, du Centre aux Sources d’Argenteuil, Nathalie Pelletier de Panda Basses-Laurentides, Suzanne Parisé du Centre d’Action Bénévole Léonie-Bélanger, Christine Richard de la Maison d’hébergement la Parenthèse, Lise Cloutier de l’Association de fibromyalgie des Laurentides, Sophie Desmarais de l’Ami-E du quartier, Isabelle Cloutier du Centre d’aide personnes traumatisées crâniennes et handicapées physiques Laurentides, Danielle Bilodeau du Centre d’entraide Thérèse-de Blainville et de Linda Déry, coordonnatrice qui y siège d’office.