Mise à jour économique : annonce d’un pyromane devenu pompier

Lettre d’opinion de Linda Déry

Avec sa mise à jour économique, le gouvernement annonce que maintenant que la maison est en ordre, il peut alléger le fardeau fiscal des québécois et des québécoises, rien de moins! Depuis 2003, et encore plus intensément depuis 2014, le gouvernement a plutôt mis le feu à la maison! Il a ébranlé les fondations même de notre sociale démocratie, de nos services publics, il a vidé la maison de ses biens les plus chers aux québécois en les offrant sur un plateau d’argent aux entreprises privées. Il a dévissé tous les boulons de nos programmes sociaux, il a passé sous le compresseur tous les supports, les soutiens qui permettaient à la population d’avoir accès à des services et programmes partout au Québec. Et il ose nous dire, en nous regardant droit dans les yeux, qu’il a mis la maison en ordre. On dirait plutôt qu’il a soumis la maison à ses ordres!
Depuis 2014, le gouvernement libéral a coupé, comprimé, compressé, réduit, les services publics et les programmes sociaux de 4 milliards de dollars. Et maintenant, on nous parle de réinvestissement sur 5 ans en éducation, en santé, on annonce un chèque de 100 $ aux familles en septembre 2018, à quelques semaines des futures élections, comme par hasard… Cela donne vraiment l’impression d’être dans une opération politique stratégique et cosmétique. Des bonnes nouvelles, c’est toujours bon pour l’image! Ce n’est pas avec les 200 M$ annoncés, par année pendant 5 ans, en santé et en éducation, que nous allons sortir du déficit social accumulé. Cela couvre à peine les coûts de système.
Ce gouvernement pyromane a mis le feu à la maison et se cache maintenant derrière un écran de fumée. Ce n’est pas avec les annonces du Ministre Leitao que l’hémorragie dans les services publics de santé et d’éducation va s’arrêter. Les impacts de toutes les mesures d’austérité sont loin d’être terminés et continueront à se vivre sur le terrain et ce, bien au-delà des élections de 2018! Rappelons qu’à eux seuls les besoins financiers des 4000 organismes communautaires du Québec s’élèvent à 475 M$.
L’appauvrissement, la détresse psychologique, l’endettement, la violence, le décrochage scolaire, l’itinérance, les crises suicidaires, des parents dépassés, des enfants dans le besoin, des aînés démunis, des droits bafoués, des problèmes de santé mentale sont de plus en plus présents dans le vécu quotidien des organismes communautaires. Ils n’en peuvent plus d’être le déversoir d’un système de santé et d’éducation en chute libre, qui manque cruellement de moyens et de ressources!