Les organismes communautaires font un travail de concertation et de défense des droits, pas du lobbyisme !

SONY DSCSaint-Jérôme, le 24 août 2015. Devant le projet de loi 56 qui porte sur la transparence et l’éthique en matière de lobbyisme, le Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL) déplore la volonté gouvernementale d’astreindre les organismes à une loi qui ne les concerne pas. Depuis toujours, les organismes communautaires font de la défense de droits individuels et collectifs. Ces mandats font partie intégrante de leur mission et sont reconnus dans la politique gouvernementale intitulée L’action communautaire, une contribution essentielle à l’exercice de la citoyenneté et au développement social du Québec qui précise les exigences en terme de transparence et de redditions de comptes dont ils doivent faire preuve dans leurs relations avec le gouvernement. Le ROCL souhaite que les organismes concernés par cette politique ne soient pas considérés comme des lobbyistes et qu’ils soient retirés du projet de loi qui sera étudié sous peu.

La transparence au cœur de nos valeurs

Alors que la politique reconnaît aux organismes communautaires leur rôle fondamental d’agent de transformation sociale notamment par des représentations politiques, le projet loi exigera à des milliers d’organismes d’inscrire toute personne qui contacte un élu ou fait appel à un fonctionnaire pour demander des modifications à une loi, un règlement, un programme, qu’il soit municipal ou provincial. « Cette loi apportera une lourdeur administrative incroyable pour les petites organisations que nous sommes. La plupart des organismes communautaires que nous représentons ont entre 2 et 10 employées qui sont déjà débordées. D’un côté le gouvernement se vante de réduire les coûts liés à la gestion et d’un autre il va obliger les organismes à passer plusieurs heures à gérer les inscriptions au registre des lobbyistes, ça ne fait aucun sens ! Nos actions sont déjà connues publiquement. Nous travaillons ouvertement, en concertation, en partenariat ou par la voie des médias ou encore en interpelant directement des éluEs de tous les paliers gouvernementaux sur divers sujets tels que la lutte à la pauvreté, les problématiques vécues par les organismes dans la région, la sauvegarde des services sociaux et de santé, etc. Même le présent communiqué serait probablement assujettit à la future loi puisque nous demandons aux éluEs d’intervenir !» Explique Mme Linda Déry, coordonnatrice du ROCL.

Effectivement, le conseil d’administration du ROCL invite tous les élus des Laurentides, autant municipaux que provinciaux, à intervenir en commission parlementaire afin d’éviter l’ajout d’un nouveau fardeau administratif aux organismes d’action communautaire. Surtout en cette période d’austérité où des situations innacceptables sont vécues par les personnes qui frappent à leur porte. Nous demandons donc leur soutien afin que les organismes qui relèvent de la politique gouvernementale soient retirés du projet de loi. «Nous ne pouvons nous museler face à la détresse des personnes et nous empêtrer dans de la bureaucratie quand vient le temps de dénoncer des injustices! Nous ne travaillons pas derrière des portes closes pour obtenir des privilèges. Il est impensable que nous soyons considérés sur le même pied que des compagnies puissantes telles que des pharmaceutiques et des pétrolières.» conclut madame Déry.

Le ROCL et ses membres se mobilisent!

Le ROCL présente son plan de mobilisation pour l’année 2015-2016, incluant une résolution des CA et/ou des AGA de l’ensemble des organismes qui en sont membres.

Les soeurs du bon conseil d’administration à l’AGA du ROCL 2015

Retrouvons les soeurs du bon conseil d’administration dans leur retraite de St-Esprit de la revendication.

États généraux : Le mouvement communautaire réaffirme son autonomie avec force!

pleniere EG 2015Montréal, le 23 mai 2015 – La rencontre des États généraux du mouvement communautaire autonome, qui s’est terminée samedi, a permis de rassembler des organismes communautaires de base de différents secteurs d’activités, en provenance des quatre coins du Québec. Un événement exceptionnel en son genre ! Après deux ans de consultation, près de 150 personnes ont réfléchi ensemble à l’avenir de l’action communautaire autonome (ACA), et aux défis qui les attendent, dans le contexte d’austérité auquel ils sont confrontés.

En lien avec le thème des États généraux, À la croisée des chemins, quel avenir pour les organismes communautaires autonomes ?, les trois jours d’échanges ont permis de constater que les organismes communautaires souhaitent toujours consolider leur autonomie et en incarner les valeurs. Quatre grands constats ressortent de l’événement. 1. De manière consensuelle, les organismes renouvellent leur adhésion aux principes de l’ACA et à la nécessité de défendre leur autonomie. 2. Ils affirment ainsi leur vision d’une société progressiste, qui prône la justice sociale. 3. Cependant, ils voient planer différentes menaces et se préoccupent des conditions de vie des populations et des conditions de travail précaires auxquelles plusieurs employé.e.s sont confronté.e.s. 4. Les organismes espèrent finalement que leur travail soit mieux reconnu à l’avenir et que cette reconnaissance soit renforcée par un financement à la mission.

«Une telle démarche de consultation et d’échanges est un exercice citoyen précieux et rare en ces temps où tout va vite et où nous perdons plusieurs lieux démocratiques. D’ailleurs, une des choses qui a été frappante, c’est que les gens présents ont souligné l’importance de passer du JE au NOUS et qu’ils l’ont mis en pratique lors des États généraux nationaux» souligne Sébastien Rivard, porte-parole de la Coalition des Tables régionales d’organismes communautaires. «Cette réflexion collective amènera des initiatives de la part des organismes participants, car les États généraux ne sont pas un aboutissement. Ils s’inscrivent dans la continuation des réflexions et mobilisations déjà en cours.»

Les orientations qui ressortent de l’événement donneront lieu à l’écriture d’un manifeste dans les prochaines semaines.